Le salon des personnages

par **Gina M.** Jeu 16 Fév - 20:13

Gina M.: The first of us; Age : 31
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Message n°276

Re: Le salon des personnages

Message par Gina M. Jeu 16 Fév - 20:13

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La porte s'ouvre puis se clôt presque aussitôt sous une poigne ferme mais discrète. Noire, haute et carrée, taillée comme de la pierre si elle n'avait pas été qu'inconsistance, une ombre pénètre dans le salon et commence à glisser, lente, le long des murs. Et seulement après entre son propriétaire. L'homme est massif et quasiment aussi obscur. Il avance d'une démarche sobre et posée qui peut déjà donner à deviner une attitude simple, presque austère et néanmoins élégante.
Son habit est assorti à ce personnage : un pourpoint au col et à la coupe droite, d'un velours rouge très foncé proche du brun, lui descend sur les hanches et n'est orné que de très discrètes broderies et d'une double rangée de boutons sur son torse. Une de ses mains gantées de cuir est posée à la garde de l'épée attachée à sa ceinture. Des hauts-de-chausses noirs, des bottes de cuir et une longue cape de bure achèvent le costume. Seule petite parure : une fine broche - une plume d'or - au-dessus de son coeur.
La clé en voûte de ce corps charpente est un visage aux traits droits et creux, mais avec le prestance d'une statue romaine ou d'un de ces prophètes des fresques renaissantes. Deux lumières vives peintes au fond de deux trous noirs lui donnent un regard. Sous une perruque elle aussi la plus simple possible - une chevelure marron disciplinée, descendant jusqu'aux épaules, sans davantage de fioriture - un peu de blanc masque le visage. On peut toutefois deviner sous cette poudre dosée à minimat, une carnation sûrement un peu plus foncée que le teint neigeux tant affectionné par la noblesse.

Il parcourt la pièce du regard, surpris par la décoration qui ne lui dit rien, quoique élégante. Surpris plus encore par cette femme seule au bar, qu'il a même entendu parler toute seule en entrant. Du moins, il a cru. Sa tenue elle aussi lui est bien peu familière.
Dans une expression neutre et polie qui cachera sa grande surprise, il saluera la dame en inclinant le haut de son buste si elle vient à se tourner vers lui. Quel était donc cet endroit ? On lui avait parlé d'un lieu pour le moins intéressant et où il pourrait nourrir son inspiration.

par **groskrox** Jeu 16 Fév - 23:05

groskrox

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Message n°277

Re: Le salon des personnages

Message par groskrox Jeu 16 Fév - 23:05

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par **Red Death** Ven 17 Fév - 8:02

Red Death

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Message n°278

Re: Le salon des personnages

Message par Red Death Ven 17 Fév - 8:02

Une fois par jour ça va être un peu beaucoup pour moi x) Chacun répond à son rythme. Mais on peut dire maximum une fois par jour ? Histoire qu'on n'en perde pas ?

par **Gina M.** Ven 17 Fév - 8:13

Gina M.

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Message n°279

Re: Le salon des personnages

Message par Gina M. Ven 17 Fév - 8:13

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par **groskrox** Ven 17 Fév - 15:51

groskrox

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Message n°280

Re: Le salon des personnages

Message par groskrox Ven 17 Fév - 15:51

Yunna n’avait pas entendu la porte se fermer, aussi fut-elle particulièrement surprise de voir cet homme dans un accoutrement qu’elle trouvait extravagant. Elle-même avait pris soin de mettre une robe courte et légère dont le rouge carmin irradiait, même dans l’ambiance tamisée du bar.
Yunna éclata d’un rire franc qui ne se voulait pas moqueur, mais qui pouvait difficilement ne pas vexer. Quoi qu’elle eut préféré la compagnie d’une charmante créature féminine, le côté saugrenu du personnage l’attirait suffisamment pour ne pas la décevoir.
Lorsque le personnage la salua, Yunna le mima et ses gestes étaient si gracieux et mîmaient si parfaitement l’homme qu’on pouvait y sentir l'intérêt qu’elle lui accordait.

Yunna : Bienvenue dans mon antre Monseigneur ! (elle jette un oeil alentour pour vérifier que personne ne vient) Bon, pas vraiment, mais faisons comme si. (une lueur féline font briller ses iris brunes) Ne dites rien, j’ai ce qu’il vous faut.

Et sans même attendre de réponse, Yunna s’était mis à lui préparer un mojito. Un bon observateur aurait remarqué que chaque geste chez Yunna était maîtrisé, rien n’était jamais brusque, lui conférant une aura de grande sérénité. Quand elle eut déposé les dernières feuilles de menthe, elle laissa glisser son verre vers son invité, s’adossa au comptoir en prenant soin de se pencher légèrement vers son hôte. Elle lui tendit une main amicale, la paume tournée vers le ciel pour attirer son attention.

Yunna : jouons à un jeu voulez-vous ? Restons des inconnus : aucun nom, juste des visages qui se rencontrent pour un soir. (Elle réfléchit une seconde)
Ne perdons pas de temps avec les banalités, racontez-moi un secret. Vous pouvez l'inventer si vous voulez.

par **Salomé Wilde** Sam 18 Fév - 14:39

Salomé Wilde

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Message n°281

Re: Le salon des personnages

Message par Salomé Wilde Sam 18 Fév - 14:39

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par **Gina M.** Sam 18 Fév - 17:19

Gina M.

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Message n°282

Re: Le salon des personnages

Message par Gina M. Sam 18 Fév - 17:19

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par **Red Death** Sam 18 Fév - 17:21

Red Death

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Message n°283

Re: Le salon des personnages

Message par Red Death Sam 18 Fév - 17:21

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par **Salomé Wilde** Dim 19 Fév - 13:42

Salomé Wilde

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Message n°284

Re: Le salon des personnages

Message par Salomé Wilde Dim 19 Fév - 13:42

La porte s’ouvrit à nouveau et deux silhouettes masculines firent leur entrée. Mal assorties, la première longiligne, s’élançait vers un ciel fait de cheveux blonds qui, bien que coupés plutôt courts, avaient la discipline approximative d’un régiment d’écoliers. La figure était pâle, souriante et solaire entre une moustache enjouée et un regard couleur Montmartre, d’un bleu qui ne connaissait aucune nuit. L’éclat y était d’un plaisir sincère, sans artifice, brûlant de vie et d’envies. Il y avait là les yeux d’un enragé de légèreté, d’un affamé du rire, d’un assoiffé de liberté. Ces deux prunelles criaient « vite jouissons, avant que la vue nous revienne et que nous ne voyons plus que toute l’absurdité de ce monde et des hommes ». Il n’y avait que dans l’excès qu’un espoir de vie existait, que dans l’excès que les fantômes passés et à venir se dissipaient dans une lumière aveuglante.

A ses côtés pourtant, la seconde silhouette, plus trapue mais pas pour autant ronde, se faisait ombre. L’éclat de son compagnon, semblait rendre plus grave encore un visage qui l’était déjà. Le teint plus mat, de cette couleur qui rappelle le soleil de Méditerranée, peignait un personnage dont la tignasse brune et bouclée résistait à tout assaut de la gomina. Le sourcil épais, sévère, creusait plus profondément encore un regard noir, abyssal, fait des tranchées de 1916, des cris encore vivaces qu’il tentait de soulager, naguère, son brassard blanc barré d’une croix rouge au bras.
Ce fut le sérieux qui, le premier, prit la parole sur le rire, retirant son chapeau dans un grognement :
- Tu m’avais promis du jazz.

Le blond haussa les épaules et offrit aux deux étranges créatures lui faisant face un sourire courtois. Avec de telles étrangetés, la soirée s’annonçait dans des allures de carnaval.

- Je suis sure qu’il va y en avoir. L’endroit me plait. Il plairait à Ernest.

L’accent était américain, l’entrain parisien et le soupir provoqué sur les lèvres du brun résolument français.

- Arrête d’appeler Hemingway par son prénom, tu ne le connais même pas.

L’ancien combattant, qui n’affichait nulle moustache à la mode, seulement des joues mal rasée et quelques tremblements dans les mains alors qu’il déboutonnait son manteau pour le jeter sans égard sur un fauteuil, adressa un rapide hochement de tête aux deux âmes de ce bar au parfum poussiéreux.

- Certes, mais je suis certain que si nous nous connaissions, nous nous entendrions très bien, répliqua le blond dans une moue faussement vexée.

par **Gina M.** Dim 19 Fév - 19:36

Gina M.

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Message n°285

Re: Le salon des personnages

Message par Gina M. Dim 19 Fév - 19:36

Il haussa un sourcil aux éclats de rire de la jeune femme, mais ne s'en formalisa pas. L'endroit avait une réputation d'excentricité et sans doute cette dame était-elle aussi surprise de sa tenue que lui de la sienne. Une robe si courte ? En son temps, cela trahissait un certain type de profession, mais il ne voulut préjuger de rien céans. Et même si cela s'avérait être le cas, après tout... Il se gardera pudiquement cependant de regarder là où il ne sied pas.
La jeune femme déployait une gestuelle pleine de grâce et d'élégance et répondait amicalement à son salut. Il s'avança, toujours discret, s'accommoda de son épée et de la poutre dans son dos pour s'installer sur un siège près d'elle et hocha la tête avec un petit sourire de remerciement lorsqu'elle lui tendit de quoi boire. Il accepta le verre avec plaisir.

- Faisons comme si. (un temps) Entendu : point de nom qui nous encarte. (écoute le jeu qu'elle lui propose. Surpris et captivé par l'aisance et l'originalité de la dame, son visage se fait moins dur, plus avenant) Un secret, voyons... (réfléchit, son pied droit tapote les sol deux ou trois secondes, puis il sourit) J'ai connu plusieurs mondes.

Il attendra un court instant, lèvera son verre à l'attention de la jeune femme avant de commencer à en déguster l'ardent contenu. Puis son regard de caverne plongea dans les yeux sereins de la dame. Sa voix sombre mais posée comme un chêne demanda :

- A votre tour ?

Son attention fut attirée par l'entrée de deux jeunes gens eux aussi vêtus de singulière façon, mais dont la conversation et le maintien dénotaient de la force, de la profondeur, de l'élégance sans doute. Il ricocha de la mine avenante du premier venu au visage beaucoup plus sévère du second, cherchant à tisser dans son imagination tout ce qui pouvait les rapprocher ou les éloigner.
Le sens de certaines de leurs paroles lui échappait - "Jazz" ? - mais il en appréciait pour le moment la sonorité. Il nota également le nom d'un certain Hemingway. De qui pouvait-il s'agir ? Songeur, il n'oublia pas cependant de les saluer d'un hochement de tête et d'un sourire discrets.

par **Red Death** Dim 19 Fév - 20:24

Red Death

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Message n°286

Re: Le salon des personnages

Message par Red Death Dim 19 Fév - 20:24

La porte n’a pas le temps de se refermer. Une petite silhouette s’y infiltre au pas de course, bousculant l’homme brun qui vient de pénétrer en ces lieux. Le garnement ne s’excuse en rien et s’avance au centre de la pièce, observant le salon dans un regard triomphant.
Blond comme le blé, le gosse démontre les traits fins et arrogants de la haute noblesse, pourtant, ses habits le travestissent en un bourgeois de moyenne envergure. Quelques boucles rebiquent sur sa nuque, ou viennent barrer des sourcils bien arqués. Au-dessus de son sourire narquois s’affichent un nez bien droit et des yeux d’une couleur surprenante. Rouge vermeille, une lueur malsaine les anime, une brillance d’outre-tombe qui n’a rien d’ordinaire et contraste avec le visage angélique du petit.
Douze ans, peut-être un peu plus, le gamin est petit, vêtu d’un long manteau pourpre qui semblerait mieux aller à une jeune fille qu’à un garçon. Une chemise blanche, un gilet de soie gris brodé de quelques dorures… Une culotte courte en velours s’ouvre sur des bas blancs, s’achevant eux même sur une paire de souliers à talonnette, surmontés de deux petites galantes.

Le gamin, les poings sur les hanches, se tourne alors vers la porte pour héler :

Louis-Charles : Dorian ! Mon Dorian ! Viens donc ici ! Nous allons y passer la nuit !

Une seconde silhouette passe la porte. Celle d’un adulte. De longs cheveux noirs noués par un ruban de velours retombent en torsades sauvages dans son dos. Il porte un long manteau noir, parfait habit pour se fondre dans le noir. Il glisse sur le sol sans bruit, avec la dextérité et la légèreté d’une ombre. Sous son grand manteau, un pourpoint laisse passer les dentelles légères d’une chemise sobre, un pantalon droit sans fioritures et des bottines aussi discrètes. Le « Dorian » en question se saisit d’une paire de fines lunettes qu’il dépose sur son nez et observe les lieux. Son regard semble aussi affuté que le coutelas qu’il laisse pendre à sa ceinture. Un teint très pâle, un visage sans expression… On sent là un homme très sage et pourtant… Une aura inquiétante l’entoure.
Dorian salue d’un signe humble de tête les deux hommes à l’entrée, ainsi que le couple au bar. Aucun danger apparent… Le lieu semble idéal.

Armand Dorian : Bien. Nous dormirons dans cette auberge, alors. (Il s’assoit à une table, se saisissant d’un livre passant à sa portée. Il leur faut se restaurer avant de dormir.)

Le gamin gambade dans la pièce, chantonnant un petit air joyeux, s’exécute dans une courbette théâtrale en arrivant au niveau de Yunna et revient finalement en direction de son compagnon. Il se laisse tomber contre le dossier de Dorian, ses bras encerclent son ainé dans un geste exagérément affectueux.

Louis-Charles : Dis-moi, mon Dorian… Peux-tu me l’a donné ?
Armand Dorian : (il semble un peu crisper, comme se méfiant de l’enfant) Quoi donc, Charles ?
Louis-Charles : Ton arme à feu… Je veux la voir.
Armand Dorian : Non. Ce n’est pas un jouet.

Le gosse soupire et se redresse en exécutant un petit pas de danse. Puis, les mains dans le dos, il s’éloigne en sifflotant.

Louis-Charles : Tant pis. Je l’aurais plus tard. J’obtiens toujours ce que je veux…

par **groskrox** Lun 20 Fév - 14:29

groskrox

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Message n°287

Re: Le salon des personnages

Message par groskrox Lun 20 Fév - 14:29

Yunna remarqua le regard sévère et étonné de son invité en direction de sa tenue, bien qu’il ne dura qu’un instant. Elle se flatta du conflit que sa simple apparence produisait sur cet homme, mais fut surprise de constater qu'il restait amical et se prit même à son jeu.

Yunna : plusieurs mondes ? (Ravie de cette réponse énigmatique) Êtes-vous un voyageur ou un écrivain ? Une personne intéressante, sans doute ! (jette un regard polisson à la tenue de son interlocuteur) J'aurais plutôt dit que vous veniez d'un autre temps, plutôt que d'un autre monde.

La façon dont cet homme soutenait le regard de Yunna lui plut immédiatement. L’intérêt qu’il lui témoignait était donc réel.

Yunna : des secrets, je n’en ai pas beaucoup, camarade ! (elle lui tapote l’épaule amicalement, juste pour voir comment il réagit). Mais en voici un que je n’ai jamais dit à personne. Je regarde toujours au fond de mes chaussures avant de les enfiler. (elle regarde en l’air, comme pour se souvenir, ou peut-être inventer) Quand j’étais étudiante, une de mes collègues danseuses avait dû renoncer à un premier rôle au théâtre du Bolshoï après avoir s’être abîmée les pieds sur du verre pilé (elle grimace comme si elle-même en souffrait). Quelqu'un en avait garni le fond de ses chaussons, les femmes peuvent être de véritables pestes entre elles. (elle reprend son attitude amicale et enjouée) Mais pour mieux comprendre l’histoire, peut-être faut-il que j’ajoute un détail : je suis ballerine de profession. Plus au Bolshoï, heureusement pour moi.

Avant que Yunna ait pu demander ce que son interlocuteur pensait du mojito, elle remarqua qu’il s’était tourné vers deux nouveaux venus. En temps normal, elle y aurait à peine prêté attention, si l’homme avec qui elle conversait ne leur avait pas montré de l’intérêt. Des deux personnages, le plus basané l’avait le plus marqué par son visage dur qui traduisait une tourmente psychique intérieure. Il lui rappelait quelqu’un d’autre, mais elle chassa immédiatement cette pensée par une plaisanterie :

Yunna : trois hommes, une femme et beaucoup d’alcool, on dirait le scénario un mauvais porno de mon pays (Louis-Charles fait son entrée). Peut-être pas de mon pays, tout compte fait.

L’arrivée de deux nouveaux êtres du sexe masculin exaspéra un peu plus Yunna qui doutait trouver une conquête ce soir. La voilà en compagnie de quatre hommes, et pire que tout d’un mioche. Et un qui se faisait remarquer en plus.
Lorsque Louis-Charles vint à sa rencontre et vint la saluer, Yunna ne masqua pas son dégoût et recula légèrement. Elle répondit cependant à son salut d’un signe de tête en marmonant une bouillie de mots en russe, indéchiffrable même pour un natif.
Au moment où Yunna entendit Louis-Charles prononcer le mot "arme à feu", son sang ne fit qu’un tour : la tuerie d’Orlando était encore un souvenir tenace et son homosexualité l’avait rendue naturellement méfiante à l’égard des personnes qui auraient eu l’idée saugrenue d’apporter une arme dans un lieu public. Elle fit comme si elle n’avait rien entendu, mais pivota légèrement de telle sorte que le corps de son interlocuteur se mette entre Louis-Charles, Dorian et elle. Il n'allait rien se passer, elle en était persuadée... mais savait-on jamais.

par **Kean** Lun 20 Fév - 14:43

Kean

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Message n°288

Re: Le salon des personnages

Message par Kean Lun 20 Fév - 14:43

Spoiler:

par **Salomé Wilde** Lun 20 Fév - 21:27

Salomé Wilde

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Message n°289

Re: Le salon des personnages

Message par Salomé Wilde Lun 20 Fév - 21:27

Un juron à peine étouffé franchit les lèvres fines du brun alors que son regard boueux éclaboussait la silhouette du gamin. Il se laissa tomber sur un des fauteuils et tira de l'intérieur de sa veste une belle tabatière en argent.

- Rappelle-moi pourquoi nous sommes ici?, souffla l'ancien soldat à son souriant compagnon qui observait à son tour l'enfant, fasciné par tant d'énergie.

- Et bien, si tu veux toute l'histoire...., commença le blond en laissant son regard en fête retourner vers le comptoir et ses deux habitants, tu as épousé une sufragette. D'ailleurs je ne pensais pas que ça s'épousait, mais passons... Ta sufragette, enfin ta femme, avait réunion avec d'autres sufragettes ce soir, pour faire des choses de sufragettes. Mais avant de partir elle m' a fait promettre de veiller sur toi... Or, je m'étais déjà promis de sortir faire la fête...et tu sais que je déteste manquer à ma parole et surtout envers moi même. Le seul moyen de ne pas trahir un de mes engagements...et bien c'était que tu viennes avec moi....

Une lueur rougeoyante au bout d'une cigarette éclairait maintenant le visage du brun, creusant davantage cet air inquiet qui ne l'avait plus quitté depuis son appel sous les drapeaux. Il n'y avait qu' Adélaïde et ses tirades presque rouge pour le dérider et lui redonner pleinement ses trentes ans. Le sourire du blond se fit plus désolé et la voix du brun s'éleva à nouveau alors qu'il observait le chaperon du gosse.

- je prends un bourbon.
- Parfait! S'écria le blond, je vais le chercher. Pour moi...du champagne.

Son sourire de ravi aux lèvres, l'américain rejoignit le comptoire.

par **Red Death** Lun 20 Fév - 22:31

Red Death

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Message n°290

Re: Le salon des personnages

Message par Red Death Lun 20 Fév - 22:31

Louis Charles relève le regard hautain de Yuna d’un sourire railleur. Celle-là, elle lui offrirait bien de qui se divertir ! La gamin s’en va, papillonne dans la salle, examine bibelots et peintures. Il se saisit d’un cadre posé sur la bibliothèque et, après un coup d’œil désintéressé, le balance sans ménagement par-dessus son épaule. Très peu intéressant…ennuyant, même. Las, il se retourne vers Dorian.

Louis-Charles : Dorian, joue avec moi !

L’assassin semble déjà empêtré dans son roman, une histoire rappelant l’Iliade et l’Odyssée, le genre emplie de créatures mystiques et d’aventures. Pourtant, malgré sa concentration apparente, pas un geste, pas un bruit ne lui échappe. Il capte tout, la moindre ombre mouvante Il analyse. Le danger peut jaillir à tout instant.

Dorian : Joue tout seul.

La voix sèche de son ainé meurtri la fierté du gamin qui serre les poings et s’éloigne d’un pas furibonds. Mais une lueur rougeoyante attira son regard. IL avait déjà vu cela, non pas à la cours. Du moins, il ne s’en souvenait pas. Mais au Temple, Lasne fumait parfois la pipe. L’odeur lui revenait en même temps qu’un frisson. Mauvais souvenir… Oui, mais la curiosité étant plus forte, voilà le jeune garçon qui s’approche de l’homme brun, l’air assuré mais intrigué.

Louis Charles : Eh, toi ! Laisse-moi essayer ! Dis-moi, comment t’y prends-tu.

Par-dessus ses fines lunettes, Dorian observe le môme sans gêne, pensant bien fort qu’il risquait de se faire rapidement remettre à sa place. Cela ne présageait rien de bon... On ne pouvait prévoir les réactions d’un être comme celui-ci, aussi petit soit-il. Charles était capable de tout.
Abandonnant son livre, l’homme aux cheveux longs emboîte le pas du blond, partie cueillir Bourbon et champagne. D’ailleurs, il se surprit que Charles n’ait pas réagit au nom de Bourbon. Sans doute le tabac l’hypnotisait-il trop pour y prêter attention.

Dorian (au blond) : N’en me veuillez pas de vous suivre. Je crois que j’ai grand besoin d’un verre de vin…

Dernière édition par Red Death le Mer 22 Fév - 9:54, édité 1 fois

par **Gina M.** Mar 21 Fév - 15:23

Gina M.

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Message n°291

Re: Le salon des personnages

Message par Gina M. Mar 21 Fév - 15:23

Sourit à la réponse de Yunna.

- Je vous remercie. (commence à se mettre plus à l'aise, laisse aller son dos sur le siège moelleux, décroise les jambes. Un peu étonné, mais flatté qu'elle ait si vite deviné ses voyages et ses travaux d'écriture) Les deux. (Plus joueur) Pour ce qui est du temps, il était quinze heures de la relevée, le 21 février 1616 quand je suis parti de chez moi. Quelle... heure est-il céans ? (ses yeux se perdent dans le vague, presque davantage amusés qu'horrifiés. Fascinés, en tous les cas. Un voyage temporel ? Cela se pouvait-il ? Existait-il des accrocs et des interférences dans la ligne du temps ? Se pouvait-il qu'il s'aspire, se retourne, et l'univers aussi... Secoue la tête. Descend de ses pensées et écoute avec intérêt ce que lui répondra la jeune femme.)

Il termina son mojito et son expression aura de quoi dire à Yunna qu'il l'a apprécié. Fort peu tactile et mal accoutumé à ce qu'on le tapote, encore plus à son épaule, il eut un très bref recul tendu l'espace d'un instant - mais regretta dès la seconde d'après son réflexe stupide : le geste était amical. Aussi se détendit-il et posa-t-il un regard paisible et avenant sur la dame. Tranquille, les doigts un peu écartés sur ses genoux, quasi implantés comme des racines, il l'écouta confier à son tour un secret. Il paraît à peine étonné de ce qu'elle lui rapporte de la concurrence entre danseuses.

- Faire de l'art un terrain de dévoration... (secoue la tête et plisse le front, cela lui parle) Je n'ai jamais compris cela. Enfin... si, cela se comprend malheureusement trop bien. Votre prudence s'explique. (impressionné et curieux) Félicitations ! Moi qui suis une franche catastrophe en ceste matière, j'admire les artistes qui savent faire du si beau de leur corps. Le "Bolchoï" ? C'est donc le nom de la troupe de danse de haut niveau à votre époque ? (comprend qu'elle a arrêté. Plus sérieux, triste) Heureusement, comme vous dites. La nouvelle troupe est plus humaine ?

Le voyageur n'eut pas le temps de continuer à écouter, qu'un garçon blond entrait sans ménagement dans le salon. L'homme fronça les sourcils : ce gamin remuant et quelque peu prétentieux l'agaçait déjà. Il sembla en cela partager l'avis de son interlocutrice et répondit à son regard par des coups d'yeux complices. Il fut en revanche davantage captivé par le dénommé Dorian qui accompagnait l'enfant, calme et taciturne. Toutefois la relation entre les deux avait de quoi intriguer. "Mon" Dorian ? Le brun était-il au service de ce jeunot ?
Il sala Charles avec sobriété - presque sévérité - lorsqu'il se présenta devant Yunna et lui. Puis ses yeux se firent cette-fois ci tout à fait noirs lorsqu'il vit l'enfant jeter sans vergogne à terre un des cadres décorant la pièce. Il posa avec rigidité son verre sur la table, dans un claquement sec, et ne put s'empêcher de grommeler :

- C'est ainsi que tu joues dis-moi ? Misère. Un enfant-roi sans divertissement... (en reste-là, puis se tourne vers Dorian qui a rangé son livre, le salue d'un hochement de tête) Mes respects, Sieur. Pour votre (hésite à dire "charge", mais choisit de n'être pas trop rude d'emblée) fonction.

Se retourna vers Yunna, la voit grimacer à la mention de l'arme qui semble tant fasciner l'enfant et partaga amplement son sentiment. Au commentaire de la danseuse, le voyageur retint un petit rire gêné de son ignorance et demanda :

- Pardonnez-moi mais... Qu'est-ce qu'un ''porno'' ? Quelque lien avec... πόρνος (prostitué, mais ne traduit pas, et a la pudeur de ne pas demander encore le lien avec son pays et quel est ledit pays xD ) ou nenni ?

Un autre mot attira son attention dans la conversation entre l'homme blond et l'ancien soldat.

(à lui-même, mais d'une voix assez haute pour avoir été entendu malgré lui)
- Suffragette ? Une... nouvelle classe politique ? Des femmes aux suffrages ?

par **groskrox** Mar 21 Fév - 19:42

groskrox

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Message n°292

Re: Le salon des personnages

Message par groskrox Mar 21 Fév - 19:42

Spoiler:

1616. L’honnêteté avec laquelle ce personnage venait d'énoncer cette date surprit Yunna qui écarquilla les yeux. Il ne pouvait y avoir que deux solutions : soit cet homme était timbré ou il était vraiment bon acteur. Peut-être même les deux.
Pourtant, sa réponse tranquilisa Yunna. Tout devenait clair à présent : elle devait avoir atteri à une soirée costumé pour des passionnés d’histoire. Ça expliquait aussi l’accoutrement des autres personnages. Ça signifiait aussi que l'arme à feu dont le mioche avait fait mention était factice. Aussi factice que l’épée de la personne avec qui elle parlait. Bon certes, l’éclat du pommeau paraissait bien réel, mais c’était peut-être un excellent cosplayeur. Dans tous les cas, il y avait eu méprise et plus rien à craindre.
Yunna décida de faire comme si cet excentrique venait bien du XVIIème. Elle espérait qu’il n’y aurait pas un quizz d'histoire à la fin de la soirée cependant, elle était absolument nulle en ce domaine.

Yunna : Il était dix-neuf heures quand je suis sortie, mais je ne sais pas si c’était de la relevée ou non.

Yunna remarqua immédiatement le geste de retrait de l’homme costumé et ne s’en offusqua pas. Au contraire, elle se recula légèrement pour lui laisser un peu plus d’espace. Elle fut rassurée de remarquer que celui-ci s'était détendu et qu'il semblait même apprécier son mojito. Yunna écoutait attentivement la réponse de son interlocuteur et gloussa gentiment lorsque ce fan du XVIIème lui dit avec ses propres mots qu’il était nul en danse.

Yunna : oh vous savez, ce sont des heures et des heures de travail, vous auriez peut-être fait un excellent danseur si vous aviez vécu dans les mêmes conditions que moi.
La danse c’est l’instinct avant tout : de la musique et un corps et l’on peut danser. Les compagnies veulent des robots plutôt que des êtres humains, alors profitez-en, vous pouvez danser selon votre désir ! C’est… (elle cherche quelques secondes pour trouver le mot exact) édifiant combien certains manquent de créativité, si vous voulez mon avis.

Yunna fronça les sourcils à sa question sur le Bolchoï. Elle savait bien depuis le temps que les américains manquaient de connaissance sur le reste du monde, mais fut surprise qu’un tel féru d’histoire ait pu ne jamais en entendre parler.

Yunna : le Bolchoï, c’est un théâtre à Moscou qui a sa propre compagnie de ballet, oui. (plus taquine) La troupe est composée uniquement d’être humains et ce depuis sa création. En tout cas, c’est ce qu’il m’a semblé quand j’y étais. (Pour la première fois, elle laisse entrevoir un sentiment de colère) Mais parfois, on pourrait se poser la question, je vous l’accorde.

Yunna éclata de rire au moment où l’homme lui demanda avec naïveté ce qu'était un porno. Elle constata que sa question était honnête et qu’il ne se moquait pas d’elle.

Yunna : oh, ne vous inquiétez pas. Quand vous aurez découvert les ordinateurs et internet, tout vous paraîtra plus clair. Je préfère ne rien dire sur cette formidable invention, il vaut mieux garder la surprise.

Yunna nota deux des inconnus s'approcher du bar. Ils étaient bien mal assortis et rien qu’à la distance qu’il y avait entre eux, Yunna sut qu’ils ne se connaissaient pas. Elle fut d’abord surprise de constater qu’ils venaient en sa direction, avant de se souvenir qu’elle s’était elle-même élue barmaid pour la soirée. ”Ça n’en rendra la soirée que plus amusante”, pensa-t-elle en se frottant les mains.

Yunna : Messieurs qu’est-ce que je vous sers ? Oh non, laissez moi deviner !(tendant une main amicale vers le blond jeune homme) une guiness pour vous et… (un sourire chaleureux vers Dorian) un Bloody Mary. Je ne sais pas en faire, mais je peux essayer d’en deviner les doses si vous voulez !

par **Salomé Wilde** Mer 22 Fév - 8:38

Salomé Wilde

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Message n°293

Re: Le salon des personnages

Message par Salomé Wilde Mer 22 Fév - 8:38

Le brun tira une nouvelle bouffée de sa cigarette. Son regard suivait l'avancée du blond vers le comptoir lorsqu'à nouveau il fut attirer vers l'insupportable tignasse blonde du gamin. Cette infatigable piplette venait de jeter sans ménagement un cadre au sol. L'ancien médecin militaire ravala avec peine une remarque cinglante. Il coinça alors sa cigarette entre ses lèvres, se leva et ramassa le cadre pour venir le replacer sur une étagère. Lorsqu'il reprit place dans le fauteuil, il était soudainement devenu la nouvelle cible de la tornade blonde. Il le toisa un moment, savourant ostensiblement son tabac avant de répondre séchement à l'enfant.

Octave: Commence par muer, on en reparlera après.

Au son de la voix du dénommé Dorian, le blond s'était retourné et dans ce grand sourire qui courait d'ordinaire de Montparnasse à Montmartre et de Montmartre à Montparnasse, répondit dans son accent outre-atlantique:

Benjamin: - J'espère pour vous qu'ils auront un bon grave de 1922. J'ai un faible pour le lignan de cette année. Oh! Je manque à toute politesse! Je me présente: Benjamin Warburg et le boudeur là-bas est le docteur Octave Orme. Monsieur O, pour les intimes.

La bonne humeur nullement entamée par le regard sombre que lui lança Octave à l'évocation de son surnom, Benjamin rejoignit le bar. Accueilli par les paroles de Yunna, il répondit avec entrain.

Benjamin: - Oh! Avez vous plutôt du champagne? Et un bourbon pour le médecin en détresse? (Plus bas) savez vous quand le band doit arriver? Mon ami se détendra dès la première note de saxophone.

par **groskrox** Lun 27 Fév - 19:35

groskrox

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Message n°294

Re: Le salon des personnages

Message par groskrox Lun 27 Fév - 19:35

Yunna était toujours persuadée de s'être invitée de manière impromptue à une fête costumée. Elle n'en perdit pas son assurance, bien au contraire, elle avait même l'impression d'être exactement à l'endroit où il fallait même si elle dépareillait absolument.

Yunna : Du champagne, évidemment qu'il y en a... (regarde autour d'elle) doit y en avoir... (commence à chercher au hasard) quelque part. (Fait une moue décue, avant de finalement éclater de rire) Bon, très bien, j'avoue, je ne suis pas la barmaid, mais j'étais persuadée que j'aurais été parfaite dans ce rôle si seulement, je savais où sont les bouteilles. Vous pouvez vous servir, je n'ai vu personne encore, mais je suis sûre qu'on pourra s'arranger avec le patron quand il viendra (écoute la requête de Benjamin concernant le groupe). Alors là, aucune idée. Si vous avez un saxophone, je peux essayer d'en jouer, mais je vous préviens d'avance, je n'y ai encore jamais touché. (Elle lui lance un sourire sincère) D'ailleurs pour tout vous avouer, je n'ai jamais été une grande fan de jazz.

par **Red Death** Lun 27 Fév - 20:23

Red Death

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Message n°295

Re: Le salon des personnages

Message par Red Death Lun 27 Fév - 20:23

Spoiler:

par **Kean** Mar 7 Mar - 14:57

Kean

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Message n°296

Re: Le salon des personnages

Message par Kean Mar 7 Mar - 14:57

C'est à dire que cette porte n'a pas pour vocation de rester fermer longtemps.

Une main de femme gantée de blanc et une voix rieuse - non, pas ce rire trop clair qui ne tient à rien, un rire intelligent qui rit de comprendre ce qu'il y a derrière l'humour et non naïvement du sujet - en saisissent la poignée et, d'un geste hésitant ( "est-ce que tu es sûr que c'était bien ici ?" ), l'ouvrent à demi.
Mais c'est un autre corps qui en pousse le battant, un corps qui semble tomber en avant, l'espace d'un instant où son poids bascule d'une jambe à l'autre, avant que l'appuie de sa canne de le rattrape en heurtant le sol.
L'homme doit avoir un peu plus de la quarantaine, mais ses cheveux sont encore noirs. Le temps, c'est le visage qui a tout pris et les yeux qui ont trop vu. Sous le début de barbe mal entretenu qui lui recouvre les joues, on distingue une zone sous la pommette où rien ne pousse : une balafre. Son costume, dont le noir commence à ternir sur le gris, quoi qu'usé, laisse voir sa bonne facture. De même la canne qui soutient sa boiterie (noire, brillante, au pommeau d'argent sculpté d'un dragon alangui) laisse devinait, derrière une certaine négligence et une apparence hirsute, le certain statut social de cet homme. Mais plus que sa mise et que son apparence, l'idée qu'il puisse appartenir à quelque noblesse, peut-être déshéritée, s'impose avec la femme qui l'accompagne et à qui il tient la porte.
Bien plus jeune, les cheveux blonds, ramenés en un chignon délicat (d'où quelques mèches se fraient un chemin vers la liberté de sa nuque), les yeux très bleus et la peau lisse et douce de son visage donnent d'abord d'elle l'image d'une enfant au teint de pèche, naïve comme doivent l'être les adolescentes à mariées. Mais rapidement, son sourire trahit ce tableau. De même, ses sourcils sombres, traçant sur sa figure les accents de son cynisme. Celui-ci se lit facilement : il mord à travers ses cils, plie sa bouche sans dévoiler ses dents, anime sa silhouette fine qu'un ensemble cintré d'amazone bleu prusse souligne avec une exquise chasteté. Elle remercie son étrange portier et entre à son tour au salon.
Avisant tout d'abord l'impressionnante collection de whisky, un air malicieux se glisse sur son visage :

Lénore : En effet, impossible que vous vous soyez trompé, c'est bien ici.

Alors qu'elle s'avance vers le bar d'un pas si sûr, son regard s'attarde sur la petite assemblée déjà présente. Une femme s'occupe de servir à boire, pour le reste, que des hommes... et un enfant. Posant les coudes sur le bois du bar, non loin d'un blondinet enthousiaste et d'un homme bien étrangement vêtu, la demoiselle ôte ses gants qu'elle dépose prêt d'elle, et parcours les choix qui s'offrent à elle en attendant que la barmaid fasse son office.
Son compagnon de beuverie la suit à une certaine distance, trainant sa boiterie comme s'il avait déjà trop marché. Il est évident qu'il souffre, mais il n'y a pas que la douleur qui habite son regard, il y a aussi la méfiance. Où est donc passé le gentil couillon et sa femme médecin ? L'endroit semble avoir changé de propriétaires. Voyant que la demoiselle qui l'accompagne prend ses aises et la commande, il s'arrête en chemin pour aller s'échouer dans un fauteuil à l'écart, qui lui est familier. Quand il n'est plus seul avec elle, il sent que c'est dans l'ombre tapi qu'il doit trouver sa place.

par **Gina M.** Mar 7 Mar - 18:48

Gina M.

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Message n°297

Re: Le salon des personnages

Message par Gina M. Mar 7 Mar - 18:48

Spoiler:

par **groskrox** Mar 7 Mar - 20:28

groskrox

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Message n°298

Re: Le salon des personnages

Message par groskrox Mar 7 Mar - 20:28

Spoiler:

par **Salomé Wilde** Mar 7 Mar - 21:25

Salomé Wilde

Salomé Wilde: The first of us; Age : 31
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Message n°299

Re: Le salon des personnages

Message par Salomé Wilde Mar 7 Mar - 21:25

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Le Cercle Littéraire

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