Le Cercle Littéraire

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    Le salon des personnages

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    Message par Salomé Wilde Mar 4 Avr - 11:32

    Le jeu de regards, entre timidité et curiosité, qui s'est tissé entre Cassandre et Andrea n'a pas échappé à Salomé. Si elle le trouve d'abord touchant, il soulève en elle une profonde mélancolie qui n'échappe pas à l'oeil de Dante, non loin d'elle. Comme pour y le dissiper et écarter le risque qu'Andrea perçoive en elle cette tristesse soudaine, la rousse s'accroupit près de son enfant, et lorsque la petite cache son visage dans le cou de sa mère, Salomé caresse son dos.

    Salomé ( dans un murmure encourageant pour Cassandre): Tu dis "bonjour" Chipie?

    La petite secoue d'abord la tête, mais se doutant déjà que sa mère ne cédera pas, elle risque un nouveau coup d'oeil vers Andrea
    .

    Cassandre (d'une petite voix): Bonjour.

    Salomé lance un regard amusé vers Andrea et attend sa réaction. Elle sent alors posés sur elle les regards des deux femmes au comptoir. Elle les salue d'un sourire poli et se retourne vers le boiteux.

    Salomé (ayant remarqué les vêtements de Lénore, qui lui rappellent ceux d'Enora): Vous n'êtes cependant pas venu seul, n'est-ce pas?


    Non loin, Dante s'est débarrassé de sa veste est des gants qu'il portait. Il dévoile alors une étrange disparité entre ses deux mains. La gauche est de chaire et de sang. La droite, bien que de forme relativement similaire laisse voire une mécanique autre, faite de métal. Le propriétaire du bar, ne se préoccupe guère de l'effet que cette machinerie peu provoquer chez ceux l'entourant, il rejoint sa fille et sa femme.

    Dante ( d'abord pour Salomé alors que cette dernière se relève en prenant Cassandre dans ses bras): Tu veux boire quelque chose? (la rousse acquiesce et répond de l'eau pour elle. Le père repose la même question à l'enfant qui réclame un chocolat chaud. Lorsqu'il a fini et après une caresse pour le dos de sa femme, Dante demande à Andrea) Je vous reprends quelque chose? Il doit rester une bonne bouteille de bourbon à la cave. (puis il se tourne vers Jérémie) Et pour vous? Quelque chose?

    En fonction des réponse, Dante abandonne sa famille et ses anciennes connaissances pour se diriger vers le comptoir d'une démarche raide.

    Dante (arrivé devant le comptoir, pour Yunna): Je vois que vous avez pris vos marques. Je devrai peut-être vous engager!
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    Message par Gina M. Mar 4 Avr - 11:53

    Spoiler:
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    Message par Gina M. Mer 5 Avr - 10:12

    Jérémie ne retient pas un recul assez brusque et un regard de surprise en voyant revenir soudain la jeune femme médecin, le tenancier et leur fille - la petite Cassandre a bien grandi d'ailleurs. Elle a bien deux ou trois années de plus à présent. Le regard de Dante est chargé d'une teinte de lassitude, fatigué comme son corps. Il le voir poser un sac - probablement de maigres bagages. Jérémie s'était bien demandé où était passé le couple qui, dans son souvenir, tenait cet établissement. Revoir Salomé, son époux et leur enfant lui procura à la fois un soulagement et un trouble certain. Lui-même se souvenait bien à présent être venu là, jadis, en haillons d'esclave et dans l'ombre de Florentyna. Mais ses souvenirs demeuraient vagues. Qu'est-ce qui l'avait donc poussé à revenir au même endroit, des années plus tard ? Et qu'étaient devenus Dante et Salomé entre temps pour sembler si épuisés ?
    Une autre pensée assombrit Jérémie : au sujet de son état servile, le couple savait. Il était là, avec une identité usurpée et les beaux habits de son rôle, mais il restait... L'homme se rassura néanmoins : il n'avait sans aucun doute rien à craindre en ce lieu, et la présence apaisante de cette famille venait lui assurer que l'endroit serait un havre. Jérémie pose un regard attendri sur l'enfant, puis voir Salomé s'approcher d'Andrea et de lui.


    Jérémie (à Salomé) Bonsoir. Tout va bien, je vous remercie. Et vous ? Vous semblez avoir besoin de repos... Vous allez bien ? (on sent que ce n'est pas qu'une politesse, Jérémie a bien noté que Dante et Salomé semblaient sortir tout juste d'une situation qui les avait éprouvés)

    Lénius (se retourne en apercevant les nouveaux venus et aux propos de Jérémie) Je crains que pour le repos, ce soir loupé céans ! Mais soyez les bienvenus, voyageurs ! (Regard vers Yunna) Quelqu'un ici saura merveilleusement vous servir de quoi vous revigorer ! (regard à la fois doux et très joueur sur la petite fille, et le monstre commence à faire des grimaces, comme si soudain il devenait l'ogre des contes d'enfants - mais un bien gentil ogre à la vérité, dont les singeries donnaient bien plus de rire que de peur)

    Jérémie (petit rire, mine entendue à Dante et Salomé) Pas tout à fait de simples voyageurs.

    Tristan aura souri à la famille, et tout particulièrement à Cassandre qui s'amusait près des buveurs, et à laquelle il accroche quelque seconde ses yeux ambre tandis qu'un jeu de regards fascinés et amusés l'unit à l'homme boiteux. Le jeune invalide a noté l'épuisement qui se dégageait de ce couple, une fragilité et en même temps une force certaine, sans aucun doute la force de leur union dans les épreuves qu'ils avaient l'air de traverser. Son visage est timide mais plein de "Bienvenue" et de respect à l'égard de Dante et Salomé. La prothèse de Dante attire l'attention, assez fascinée, de Tristan. Quelle technologie ! Et qu'était-il arrivé à cet homme ?

    Lénius termine copieusement la cigarette qu'Andrea lui a abandonné. Le tabac est encore si rare à son époque ! Prohibé par l'Eglise, même. Quel plaisir d'en goûter. Près de lui, Tristan savoure également cette rareté luxueuse à sa façon. Il hume cette odeur exotique avec un certain plaisir, et aime tout autant les volutes qui s'échappent et dansent comme un tableau éphémère. Cela picote un peu les yeux, mais la sensation ne le dérange pas. Il plane quelques secondes.

    Le duo invalide sourit aux mots de Yunna quant à l'ego très complexe des hommes. Tristan autant que Lénius semblent approuver, avec un mélange d'amusement et de vérité. Ils suivent avec curiosité l'échange singulier entre les deux jeunes femmes. Tristan n'a même pas grand mal à soupçonner rapidement, dans les tours de voix et la gestuelle de Yunna, ce qu'elle peut aimer rechercher auprès des femmes. Et cela plaît beaucoup au jeune infirme - moins à Lénore peut-être, mais la noble paraît entrer dans le jeu par amusement. D'ailleurs, la réponse de Yunna à Lénius confirme aussitôt l'impression du garçon. Son ami aux lunettes en est un peu plus surpris et gêné, mais certainement pas rebuté.

    Lénius. (large sourire à "femme de goût") Ah ah ah, je vois. Double raison de n'avoir que peu d'intérêt pour ma grosse personne au goût discutable. Et dommage pour vous, alors, qu'il n'y ait guère plus de femmes céans. Mais Madame (regarde Lénore) semble avoir du goût pour au moins trois ou quatre ! (un temps) Un whiskey, je prends !

    Tristan, lorsqu'elle lui propose à boire, commence à détailler les boissons disponibles. Il ne sait pas lire les étiquettes, mais ce sont les couleurs qui l'intéressent. Pour lui, le flacon importe autant que l'ivresse et la teinte dirige son intuition. Il aime être surpris, il aime avaler les couleurs et se laisser porter par un goût tantôt doux, tantôt ardant. Ce soir, c'est une bouteille remplie d'un vert radieux qui attire son intérêt. Il n'avait encore jamais bu du vert comme celui-là, sans doute serait-il d'un caractère certain.

    Tristan (à Yunna) J'peux prendre ça s'il vous plaît ? (Lui adresse un regard laissant comprendre qu'il lui fait confiance quant aux doses et à la préparation, puis il acquiesce avec légèreté mais aussi de l'émotion à la plaisanterie de la serveuse quant aux femmes "monstre", avant de répondre avec entrain sur son propre caractère "coquet", qui ne lui vaudrait pas son entrée au bal des singularités ?) Oh, si justement. (se retint d'ajouter : "malgré c'que j'ai entre les jambes", mais a un regard entendu. Le terme "coquet" lui décroche par ailleurs un rire : c'est comme ça qu'on appelle ces Grands de la cour, avec une perruque, du maquillage, du rose, beaucoup de rose. Pourtant, Tristan est bien loin de ça. Mais il était troublant de voir comme cela était accepté dans le beau monde, et si peu pour les "hommes" du peuple. Puis s'intéressant à Yunna) Vous tenez c't'endroit ou z'êtes de passage ?

    Jérémie (à Dante, lorsqu'il lui propose à boire) Si vous avez un vin rouge. Merci. (Il remarque la main métallique de Dante alors, et son regard se fait très interrogateur mais il a la pudeur de ne rien demander pour le moment de ce qui a bien pu leur arriver entre temps, depuis leur première rencontre)


    Dernière édition par Gina M. le Lun 10 Avr - 17:54, édité 1 fois
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    Message par Kean Ven 7 Avr - 17:47

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    Message par Salomé Wilde Ven 7 Avr - 18:40

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    Message par Gina M. Ven 7 Avr - 19:30

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    Message par groskrox Dim 9 Avr - 22:44

    Spoiler:

    Un sourire avenant vint se peindre sur les lèvres de Yunna quand Lénius mentionna le peu de femmes présentes dans le bar.

    Yunna : oh, je ne me plains pas, des femmes sur cette planète ce n'est pas ce qu'il manque, je saurais toujours y trouver mon compte. Et puis, il n’y a pas que les femmes dans la vie… sinon, on n’aurait pas le plaisir de connaître le silence ! (elle donne un léger coup de coude à Lénius, tout en lui servant un verre de whiskey) Je le sais fort bien, Je ne sais jamais me taire, même quand il faut. Heureusement, avec un coup ou deux dans le nez, vous serez au moins aussi loquace que moi, et on ne fera même plus la différence entre nous.

    Puis, elle attrapa la bouteille que lui montrait Tristan. Elle se mit à en déchiffrer l’étiquette avant de faire une mine dégoûtée.

    Yunna : C’est du Get 27, j’espère que vous appréciez la menthe, mon pauvre ami. Ca irait mieux dans un cocktail, si vous voulez mon avis (elle lui en sert néanmoins un petit verre en soupirant). Bon, au moins vous aurez bonne haleine.

    Yunna allait répondre à la question de Tristan lui demandant si elle était la propriétaire, mais la remarque de Dante l’avait déjà démasquée.

    Yunna : oh vous pouvez m’engager si vous voulez ! C’est vrai que je sais faire la conversation, mais pour tenir les comptes, il ne faut pas compter sur moi. Voyez, au moins, je suis honnête ! (elle tire un petit porte-feuille et commence à chercher si elle avait encore des billets.) Tiens, d’ailleurs, combien vous dois-je, mon brave ? Je crois bien avoir pris un verre ou deux de whiskey déjà.

    Mais avant même d’entendre la réponse, les yeux de Yunna se figèrent avec surprise sur la main mécanique de Dante. Elle ne retint pas sa surprise et s’empressa même d’ajouter :

    Yunna : C’est fou ce que la médecine est capable de faire de nos jours ! Ca a l’air délicat comme engin, faites attention à ne pas renverser du vin dessus.
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    Message par Salomé Wilde Lun 10 Avr - 19:01

    Surprise par les mots de Jérémie, Salomé s'assoit dans un fauteuil, Cassandre toujours dans ses bras. Le ton et la formule du jeune homme semble la renvoyer vers cette fatigue qu'elle a tenté d'ignorer ces derniers jours. Épuisée, elle l'est. Tout comme Dante, tout comme Cassandre. Quant à dire si elle va bien... Elle jette un coup d'oeil au dos de Dante, près du comptoir. Ils iront tous mieux après une nuit de sommeil et puis, elle ne souhaite pas embêter Jérémie avec leurs problèmes. Ils sont loin maintenant. Alors, autant sourire et profiter de ce vieux fauteuil en cuir un peu trop profond.

    Salomé (un sourire plus détendu aux lèvres): Nous avons marché un bon moment. Mais tout va bien, juste un peu de fatigue. Et vous? Vous semblez en meilleure forme que la dernière fois. Vous êtes venu seul?

    Lorsque la voix de Lénius se fait entendre la rousse salue les deux inconnus d'un hochement de tête. Dans ses bras, Cassandre ne rate rien du manège de Lénius et accueille dans un grand rire qui trompe ses yeux fatigués les grimaces de cet étrange inconnu. Néanmoins, la petite reste blottie dans les bras de sa mère. Elle sait qu'elle ne doit pas trop s'éloigner quand il y a des gens qu'elle ne connait pas. Ses parents le lui ont répété tout le long du voyage. Néanmoins, une part d'elle a envie de s'approcher de ce drôle de bonhomme. Elle se laisse glisser des genoux de sa mère et trottine pour rejoindre son père dont la position avancée lui permet d'observer au passage Tristan et Lénius. Salomé l'aura laissée filer dans un soupir.

    Dante accueille l'arrivée de l'enfant qui s'accroche aussitôt à son pantalon en posant sa main droite et chaude sur les cheveux de la petite. Cassandre lève de grands yeux ronds vers Yunna lorsque cette dernière parle avec son père.


    Dante (à Yunna en agitant sa main mécanique lorsqu'il la voit sortir son portefeuille): Ecoutez, on va dire que ce qui a été consommé avant mon arrivée est pour moi. (Vient alors la remarque de Yunna sur sa main. Il aura laissé inconsciemment ses yeux glisser vers Salomé à la mention de "médecine" mais très vite son regard se pose sur ce membre métallique et répond avec détachement) C'est plus solide que ça en à l'air. (marque une pause) Puisque vous êtes derrière le bar, je peux vous demander un verre de vin pour l'homme en noir là-bas (désigne Jérémie du menton). Il aimerait un rouge et je pense que le grave juste derrière vous à droite fera l'affaire. Je vais aussi vous prendre deux verres d'eau fraîche. Et un chocolat chaud, pour le petit monstre accroché à ma jambe (Cassandre proteste aussitôt à l'appellation de "petit monstre" puis recommence à observer Lénius). C'est la première fois que je commande à mon comptoir. Vous êtes là depuis longtemps?
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    Message par Gina M. Jeu 13 Avr - 10:15

    Lénius remercie Yunna pour le verre et éclate de rire à ses plaisanteries quant au silence.

    Lénius. Alors aussi étonnant que ce soit, cela doit être mon côté féminin, (clin d'oeil à Tristan, qui lui sourit en retour) je ne suis pas des plus silencieux ! (siffle une bonne gorgée de whiskey) Aaaah ! Excellent ! (sourire comme charmé lorsqu'elle prédit une impossibilité à les différencier, en jouant avec ses bourrelets) Oh vous me flattez !

    Tristan est un peu réfreiné dans son enthousiasme à la vue de la grimace de la jeune femme qui lui sert le vert. Néanmoins, il prend la boisson, remercie Yunna et commence par la humer. Cette senteur est très particulière, très forte, pas désagréable. Menthe ? Il ne connaît pas, voilà quelque chose qu'il n'a jamais bu. Il a un petit rire à la remarque sur son odeur - sans doute effectivement pouilleuse.

    Tristan. Alors ça s'ra au moins d'utilité publique. (trempe très légèrement les lèvres dans la boisson, le goût le déconcerte, mais il aime la menthe. Il déguste à très petites gorgées, le breuvage étant tout de même fort et curieux. Il relève les yeux et suit les mouvements de Yunna qui s'adresse à présent au véritable propriétaire du lieu. Son petit jeu de mots au passage le fait sourire.)

    Lénius est trop concentré sur sa boisson et à faire des bêtises devant la petite Cassandre, mais Tristan remarque vite la prothèse au bras de Dante. Tout comme Yunna, lui aussi est très impressionné par l'appareil. Quel brillant docteur avait fait cela ? Et ça avait dû coûter cher ! Il n'osa s'imposer et demander à l'homme ce qui lui était arrivé, mais sa conversation avec Yunna l'intéresse beaucoup.

    Jérémie (à Salomé) Oui, vous semblez venir de loin. Cela fait longtemps que vous aviez quitté votre établissement ? (Il sourit aux mots soulagés de la mère, ce doit être effectivement un soulagement que d'y revenir après les épreuves qu'il devine, ne serait-ce qu'à la prothèse de Dante.) Oh, je vais bien, merci. Et je suis venu seul, oui. Tant mieux. (Il semble détendu et heureux de cette situation, mais il reste un fuyard, officiellement toujours esclave. Mais ces habits élégants le protègent, et la petite plume d'or qu'il porte en broche lui donnent un certain contentement, l'impression d'être réellement devenu autre chose qu'un fugitif et usurpateur. Enfin... Ici, cette fausse identité fonctionne, et il n'a rien à craindre. Aussi finit-il par s'apaiser sincèrement.)

    Tristan (dans un large sourire, quand Cassandre d'avance à côté de son père, tout près de son fauteuil roulant) Oh ! Bonsoir demoiselle !

    Lénius fait une révérence à la petite princesse, un regard complice au papa. Lorsqu'elle fait la moue au mot de monstre, il ne retient pas un petit rire et un clin d’œil.

    Lénius. Entre Madame à qui je ressemblerai sous peu (regarde Yunna) et ce petit monstre là, voilà qui est tellement flatteur pour moi ! Je n'aurai pas perdu ma soirée !

    Tristan (à la grimace un peu vexée de la petite, d'un ton à la fois doux et plaisantin, et comme avec fierté, à Cassandre mais en regardant au passage Lénius) Oh mais t'sais, c'est très beau, un monstre en vrai ! On les montre, mais eux aussi, ils montent plein d'choses à leur façon. (voix basse, comme un secret) Y paraîtrait qu'c'est même des créatures merveilleuses. (Un temps) Comment tu t'appelles ?

    Tristan et Lénius remercient au passage Dante pour le geste, concernant le coût de leurs boissons.
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    Message par groskrox Jeu 13 Avr - 19:24

    Yunna fut soulagée d’apprendre que la consommation était gratuite et s’approcha un peu plus de la prothèse de Dante.

    Yunna (avec grande curiosité) : Je peux toucher ? Toutes ces vis et ces boulons, il a dû falloir un véritable ingénieur pour s’en occuper ! Mais comment ça marche, c'est connecté à tous ces... (réfléchit aux mots qu'elle doit utiliser) nerfs, le cerveau et tout cela ? C'est vraiment fascinant !

    Yunna entreprit de servir les consommations que Dante lui avait demandé. Elle n’avait absolument aucune idée d’où chercher et il lui fallut au moins une bonne minute pour trouver où était la machine pour le chocolat chaud, et une autre encore pour la faire fonctionner. À la mention de la monstrueuse Cassandre, Yunna fit une grimace et ramena les boissons à Dante.

    Yunna : Attendez qu’elle ait quinze ans et que vous la retrouviez dans son lit avec un garçon… Pour l’instant, la pire chose qu’elle puisse faire, c’est crier à nous en vriller les tympans. Et casser des trucs. Poser des questions embarassantes. Mettre de la morve dans vos cheveux. Faire pipi dans sa culotte. (se frotte le front) Pourquoi vous avez décidé de faire une de ces abominations, déjà ?

    À la question concernant la durée de sa présence en ces lieux, elle répondit :

    Yunna : une minute, une heure, une journée, qu’importe ! J’ai vu de la lumière, je suis rentrée. C’est dans ma nature d’être attirée par l’inconnu du moment qu’il y a du monde pour me tenir compagnie. En tout cas, charmante décoration. Un peu trop kitsch à mon goût, mais fort élégante. Il ne manque qu’un ”band” selon l’opinion de certains (elle sourit en reprenant les mots de Benjamin qui lui avait beaucoup plu).

    Yunna se contenta de sourire à la remarque de Lénius concernant son physique. Il insistait fort pour quelqu’un qui se voulait à l’aise avec son corps. Aussi, pensa-t-elle qu’il valait peut-être mieux tourner la conversation sur des sujets plus intéressants.
    Elle fut étonnée de voir Tristan boire le Get 27 tel quel, mais sa réaction lui plut. Elle s’autorisa une taquinerie au passage :


    Yunna : un bon bain de bouche, ça n’a jamais fait de mal à personne ! Mais maintenant, il va falloir me dire si vous aimez, car vous seriez bien le premier à ma connaissance. C’est comme le Jägermeister, tout le monde en boit, mais personne n’aime cela !

    Puis, se tournant vers Lénius, elle ajouta :

    Yunna : Alors, que dites-vous de ce whiskey ? (avec légèreté et non sans un sourire taquin) Maintenant que j’ai perdu ma charmante compagne, il va falloir vous en montrer au moins aussi digne, racontez-moi plutôt ce qui vous amène ici.
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    Message par Salomé Wilde Sam 15 Avr - 19:46

    Un sourire aux lèvres, Cassandre observe Lénius, son bras fermement enroulé autour de la cuisse de son père. Le sourire disparaît du visage de l'enfant lorsque Tristan lui adresse directement la parole. Retrouvant une moue plus timide et méfiante, elle répond cependant à sa question.

    Cassandre (tentant de se cacher entre Dante et le comptoir): Cassandre... (puis à l'évocation des créatures merveilleuses) Comme les dragons?

    Dante surveille d'un oeil discret l'échange avant de reconcentrer son attention sur Yunna lorsque cette dernière lui pose de nouvelles questions sur sa prothèse. L'ancien contrebandier n'a pas vraiment envie de s'étendre sur le sujet, aussi hausse-t-il les épaule en apportant quelques précisions sans entrer dans les détails.

    Dante (en posant sa main mécanique sur le comptoir): Un ami a dessiné et fabriqué  la prothèse en elle-même. Pour la mise en place et la connexion avec les nerfs, Salomé s'en est chargée. C'est douloureux au début, mais on s'y fait et c'est bien plus supportable et pratique que le vide et les douleurs fantômes. Il y a juste une faiblesse au niveau du coude... Il se coince, mais faut dire que je ne la ménage pas vraiment.

    Dante déplace les verres vers lui et désigne du menton le dessous du plan de travail.

    Dante: Il y a des plateaux dessous.

    Mais déjà viennent les remarques de Yunna sur Cassandre et le père sent la pression des mains de son enfant se resserrer sur lui. La petite n'est pas sotte, même si elle n'a pas tout saisi, et heureusement, elle sait que la femme parle d'elle.

    Cassandre
    (laissant soudainement de côté toute timidité, pour Yunna): Je suis pas un bébé!

    Dante soupire. Cassandre peut être aussi teigneuse que Sally, il se demande même si elle n'est pas pire! Il prend alors le verre de vin et se penche vers sa fille.

    Dante (tendant le verre à Cassandre): Puce, tu vois le Monsieur en noir là-bas? Tu lui amènes le verre? Sans rien renverser? Comme une grande?

    L'enfant, trop heureuse de se voir confier une mission hautement risquée qui prouvera à la femme derrière le comptoir qu'elle n'est plus au stade du pipi-culotte, acquiesce non sans fierté. Elle prend alors la direction des fauteuils où sont assis l'homme en noir et sa mère, avec la plus grande concentration.

    Le barman se redresse alors et sentant peser sur lui le regard de Yunna et sa question laissée en suspend, hésite. Il est fatigué de devoir sans cesse se justifier de sa paternité. Que veut-elle? Qu'il lui raconte que non, il n'a pas "décidé" d'avoir un enfant, que Cassandre est arrivée par "accident". Qu'un matin, Salomé est entrée en pleur dans son bureau pour lui annoncer qu'elle était enceinte? Qu'il était aussi peu préparé qu'elle à cette éventualité parce qu'après tout ce qu'il avait subis dans les camps il se pensait stérile? Qu'ils s'étaient donnés un mois pour choisir et qu'au bout d'une heure il avait su qu'il ne voulait pas ne pas avoir cet enfant? Qu'il n'avait rien dit à Salomé avant qu'elle ne fasse son choix, elle qui allait porter leur enfant? Qu'elle avait continué à exercer son rôle de médecin à bord de l'Endymion alors qu'elle arrivait à peine à marcher tellement son ventre était rond? Qu'il s'en était voulu de la voir souffrir pour donner naissance? Et que malgré tout, malgré la peur, malgré les pleurs, les nuits courtes, l'anxiété permanente de mal faire ou de faire du mal à ce petit être dont il était responsable, Cassandre était le plus bel accident de sa vie? Salomé lui avait redonné un corps, un coeur; Cassandre, un espoir, un futur.
    Il ne veut pas livrer tout cela à quelqu'un qui semble convaincu du contraire, aussi il soupire en caressant sa barbe.


    Dante: On ne choisit pas tout, mais certaines surprises de la vie valent le coup d'être vécues. Être père fait partie de celles-là.

    De l'autre côté de la salle, Salomé sourit en voyant arriver vers elle et Jérémie Cassandre et le verre de vin. La petite le tend vers l'inconnu.

    Cassandre (lorsque Jérémie prend le verre): C'est de la part de mon papa.

    Salomé (amusée, en quittant le fauteuil): Nous sommes partis il y a presque deux ans. Je reviens, je vais aider Dante avec les autres verres. La rousse adresse un dernier sourire à Jérémie puis rejoint le comptoir. Cassandre grimpe sur le fauteuil et observe en silence Jérémie. En passant près de Lénius et Tristan Salomé les salue et rejoint Dante devant le comptoir.

    Salomé (à Yunna): Bonsoir (puis pour Dante en posant une main dans le dos de ce dernier) Tu veux que je ramène le chocolat pour Cassandre? (la rousse entend alors la remarque sur la décoration et répond avant son mari) On n'y est pas pour grand chose, on a laissé le bar dans son jus. Tous les meubles et le gros de la décoration était comme ça à notre arrivée.
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    Message par Gina M. Mer 19 Avr - 18:03

    Tristan tout comme Jérémie écoutent avec un grand intérêt la conversation de Yunna et Dante concernant le fonctionnement de la prothèse. Tristan imaginait un complexe enchevêtrement de veinules, comme des racines, et des milliers de réseaux dans lesquels une énergie inconnue devait circuler. Jérémie pour sa part a définitivement refermé le livre qui l'avait occupé un moment et s'apprêtait à poser des questions quant au fonctionnement de cette prothèse, des phénomènes qui la reliaient au reste du corps et des avancées de la médecine, mais il se retint en comprenant bien vite que Dante ne souhaitait probablement pas s'étendre sur le sujet. Tristan non plus ne l'interrogea pas, décryptant sans grande peine les souvenirs douloureux qu'il devait y avoir derrière. Qu'est-ce qui avait pris la main de cet homme ? Qui ? Quoi ? Son regard se perd un moment sur les subtils chemins dessiné par le métal, les vices, les courbes du bras mécanique.

    Lénius pour sa part ne s'intéresse pas trop à ces choses et éclate de rire à la remarque de Yunna concernant la marmaille.

    Lénius. Allons allons ! A chaque âge suffit sa peine ! Et ses joies aussi. (clin d’œil à Cassandre) Dis, tu ne les maltraiteras pas trop, tes parents, hein ? Sauf s'ils le méritent hé hé. (un éclat de mélancolie traverse une seconde son regard tandis qu'il est en présence de cette enfant et parle ainsi de famille, voyant ces parents unis et aimants, si aimants)

    Tristan capte ce voile étrange sur les yeux pourtant joueur de son ami. Il a sans même s'en rendre compte posé une main à son épaule tordue et lui tend un sourire plein de pudeur. Lénius a perdu des parents aimants - lui n'en a pas connu. Alors il se les a créé ailleurs. Ils ont cette absence en commun et tous deux ne ressentent que plus la fragilité de cette famille qui pourtant reste si forte.

    Lénius. (à Yunna) Et vous alors ? Quelle genre de petite fille étiez-vous ?

    Tristan (regardant le Get 27, amusé des révélation de Yunna quant à la boisson maudite) Hé hé, eh b'en j'dirai pas non plus que j'aime mais... c'est étonnant. Au moins content d'avoir découvert, j'mourrai moins con ! Non... y a un aut' vert que j'avais bien mieux aimé. C'était...

    Lénius. De l'absinthe.

    Tristan. Ah ! Oui, voilà ! Même que c'était inspirant après !

    Lénius. (à la question de Yunna quant à la cause de leur présence céans) Huuuuuuuum... Ce qui nous a portés ici ? (à Tristan) Tu le sais, toi ?

    Tristan (joueur, et l'alcool lui monte un peu, rit) Non et toi ?

    Lénius (taquin, répète comme lui) Non, et toi ? (Tristan pouffe, lui donne une petite bourrage amicale. Lénius reprend un peu de sérieux - un peu - et, à Yunna) Pardon... (souriant) A dire vrai, je crois que c'est le hasard qui nous a portés céans. Tristan venait de terminer sa journée, et moi la mienne, et nous avons décidé de trouver un endroit sympathique pour dépenser les pièces gagnées - lui en dansant et avec sa magie dans la rue - et moi avec mes âneries plus ou moins arrangées à la lyre et aux vocalises !

    Large sourire de Tristan. Aujourd'hui, il n'a pas eu à mendier ni à voler ! Ce qu'il savait faire de beau avec son corps avait suffi, plutôt que la pitié liée à ce que son corps ne pouvait pas faire...

    Lénius (poursuit) Mais j'avoue être étonné ! Moi qui croyais être un guide et connaisseur sans pareil des tavernes, lieux de plaisirs et bordels monbriniens ! Et vous donc ? Que faites-vous d'ordinaire ? D'où nous venez-vous ? (un temps) Le whiskey est excellent, corsé comme il faut ! Grand' merci !

    Tristan (hoche la tête, avec un visage très doux, rassurant, et ses yeux posés sur la petite mais sachant aussi voguer ici et là pour ne pas la gêner) Oui, un peu comme les dragons. Et plein d'aut' créatures sûrement bien moins méchantes qu'on le raconte.

    Jérémie (juste à côté, sourit au nom de Cassandre. Un peu dans le vague, à la fois aux parents et à la petite) Cassandre... C'est très beau. J'espère que tu sauras bien des choses mais que tu les pourras faire entendre. (prend le verre que lui tend la petite) Merci beaucoup.

    Jérémie se rapproche finalement du petit groupe, ennuyé maintenant de son petit coin, et ayant assez pour l'instant donné son attention au livre. Et puis, la jeune femme blonde pour laquelle il avait été évincé n'était plus là. Il s'installe discrètement à un tabouret devant le comptoir, ses larges yeux parcourent une nouvelle fois la petite assemblée, il écoute, très calme désormais.
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    Message par groskrox Jeu 20 Avr - 13:45

    Yunna écoutait Dante avec intérêt. Elle était proprement fascinée par la machinerie et fut un peu déçue de ses explications qu’elle trouvait bien vagues.

    Yunna : Ah oui, le membre fantôme, j’en ai entendu parler.  (Elle grimace à l’idée de la douleur que Dante a pu ressentir). Et qui est donc cette Salomé, est-ce cette ravissante jeune femme ? (elle fait un signe de tête pour désigner Salomé).

    Puis, elle tourna son attention vers Cassandre qui décidément, avait son petit caractère.

    Yunna (tirant ostensiblement la langue à Cassandre quand elle lui dit qu'elle n'est pas un bébé) : Et j’en remercie Dieu, le père Noël et Saint Nicolas !

    Yunna remarqua le temps de réponse de Dante. Un silence, c’était comme une parole, il suffisait de savoir la lire. Et Yunna n’eut aucun mal à voir la tristesse se peindre sur ce visage, ”l’émotion qui est la plus difficile à cacher”, comme lui avait toujours dit son père. Elle y lut aussi un peu de colère, de la colère contre elle ? ”Oh, eh bien, on sait de qui la fille a hérité le caractère”, pensa Yunna en souriant.
    Cependant, elle respecta son silence et aquiesca à sa réponse.


    Yunna : Ah oui, mon père disait toujours cela. (les yeux aux ciel) Tout le temps. (un clin d’oeil taquin). Il était papa poule un peu comme vous, voyez-vous ?

    À la réponse de Lénius, Yunna bomba le torse et répondit avec fierté.

    Yunna : mais mon brave, j’étais la pire de toutes. évidemment ! Ma mère s’est même demandée un temps, si je n’avais pas hérité du don de téléportation, tant je disparaissais aisément pour faire des bêtises. Elle avait même coutume de dire (elle prend un visage très sérieux, une voix plus grave qui ressemble un peu plus à sa mère) ”quand on n’entend pas Yunna, c’est qu’elle est encore en train de faire une connerie”.  (Puis, se tournant vers Dante) Je prierais aussi le père Noël pour qu’elle ne soit pas aussi créative que moi dans l’art de faire tourner ses parents en bourrique.

    Juste à cet instant, Salomé vint se joindre à eux. Yunna ne put s’empêcher de la contempler de haut en bas et de se mordiller la lèvre inférieure. ”Mon Dieu, qu’il est chanceux ce papa poule !”

    Yunna (un sourire avenant, tournant toute son attention vers Salomé) : Ah vraiment, vous l’avez acheté tel quel donc ? (son regard passant tour à tour entre Dante et Salomé) Et lequel d’entre vous avait pour rêve d’avoir un bar ?

    Puis, Yunna écouta avec grande attention la réponse de Tristan qui lui paraissait plutôt étonnante. Quand Lénius mentionna l’absinthe, elle répondit :

    Yunna : effectivement, l’absinthe doit être plus inspirante que le Get27. (sur le ton de la plaisanterie) Mais il y a moins de chance de mourir en buvant du Get27 que de l’absinthe !

    Puis, elle écouta Lénius leur contant la façon dont Tristan et lui avaient atterri dans ce bar.

    Yunna (en tapant des mains d’excitation) : oh, des artistes, décidément, ils sont partout ! (vers Tristan, visiblement intéressée) Vous dansez ? Mais il faut que vous montriez cela, que dis-je ? J’exige une démonstration !

    La mention des ”bordels mombriniens” lui fit hausser les sourcils.

    Yunna : un bordel, mais où cela ? Mombrinien ? Un habitant de Mombrinian, Mombrinia, Mombrinion ? (un grand sourire) Bourguignon ! (à la question de Lénius, elle désigne Tristan) Eh bien,  un peu comme votre ami, je suis danseuse. J’ai une place de prima ballerina au conservatoire de Boston. (Elle fait la grimace) Ça fait un peu pompeux, vous ne trouvez pas ?
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    Message par Salomé Wilde Ven 21 Avr - 14:04

    Dante attrape le verre d'eau devant lui et en boit une longue gorgée. Il faut l'avouer après ces dernières heures de marche, il en avait bien besoin. Yunna désigne alors Salomé qui dans son dos se rapproche. Sans même se retourner vers elle, il acquiesce.

    Dante (après s'être éclairci la voix dans un raclement de gorge): Ma femme. Elle est médecin.

    Cassandre aura offert un sourire à Tristan qui lui inspire confiance avant de rejoindre Jérémie. En revanche, c'est sans un regard pour Yunna qu'elle s'est éloignée du comptoir. Une fois installée sur le fauteuil, bien que Jérémie la laisse seule, la petite est rattrapée par la fatigue qui la menaçait plus tôt. Elle attrape un des coussins comme un doudou et le serrant contre elle, commence à sucer son pouce, le regard dans le vague, près des rivages du sommeil.


    Dante n'aura pu retenir un sourire en entendant Yunna l'appeler "papa poule". Elle marque un point. Il chérie trop Cassandre et Salomé pour ne pas avoir une tendance à l'hyper protection avec elles. Même si cela énerve de temps en temps la rousse qui vient de le rejoindre. Il passe d'ailleurs un bras autour de la taille de sa femme. Est-ce une réponse inconsciente au regard insistant de Yunna sur Salomé? Peut-être... Mais en vérité, la principale concernée n'a même pas remarqué comment l'autre jeune femme la regarde.


    Salomé (répondant dans un sourire énigmatique): Je ne suis pas sûre que cela soit le rêve de l'un de nous deux. (Elle tourne la tête vers Dante. Un instant, une conversation silencieuse se tisse entre leurs regards. Peuvent-ils faire confiance à cette inconnue? En dévoiler un peu plus? La réserve et du côté du contrebandier, mais la médecin poursuit cependant) C'est davantage un endroit calme... Pour nous éloigner des ennuis pour quelque temps. Lorsque ce se sera apaisé... Nous repartirons. (La voix de Salomé aura sonné plus tristement sur ces derniers mots mais elle tente de poursuivre plus légèrement) En vérité je rêverai d'ouvrir un dispensaire...

    Dante acquiesce en écoutant sa femme mais plus pudique n'ajoute rien à ses paroles.

    Dante (entendant Tristan): Je crois que j'ai encore une vieille bouteille d'absinthe à la cave ceci-dit... Si jamais vous en voulez.

    Salomé, elle, écoute l'échange entre Yunna, Lénius et Tristan avec intérêt. Son regard à retrouvé cet éclat curieux où la tristesse se cache derrière la lumière. Son sourire s'agrandit.

    Salomé (à Yunna avec surprise): - Vous êtes danseuse étoile?! Je me souviens avoir été assister à des ballets enfant. Ma mère aimez beaucoup voir les danseurs, la grâce exigeante que cela demande... Et le travail aussi... Cela a du être de longues années de sacrifices...
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    Message par Gina M. Mar 25 Avr - 21:46

    Jérémie plisse le front au concept de "membre fantôme" dirigeant les mécanismes. Il ne tient cependant pas à revenir sur le sujet qui semble peu agréable à Dante et salomé, mais sourit aux grimaces partagées par Yunna, la petite Cassandre et même ce drôle d'homme en fauteuil roulant.

    Tristan (à Yunna) Le Père Noël ? (il s'amuse de cet autre nom, sans doute un équivalent à la figure de Noël qu'est aussi Saint Nicolas, qui lui parle déjà davantage. Un sourire mélancolique, presque amer, apparaît aux lèvres du garçon à l'idée du papa poule, et pendant un moment il regarde Dante qui dégage à la fois tristesse et colère - sans doute une histoire bien compliquée autour de sa femme et de sa fille. Tristan aussi garde ses questions pour lui avec respect.)

    Lénius (aux confidences amusées de Yunna quant à son passé de petite peste) Ah ah ah, mais quels antécédents ma chère ! Et ce serait mentir que de dire qu'un peu de cette petite fille n'est pas restée en vous - pour notre plus grand plaisir ! Oh j'ai une idée ! (regard à Yunna, mais pas seulement, un peu à tout le monde) Et si nous nous racontions tous notre plus savoureuse ânerie - d'enfance ou pas héhé. (regard à Tristan et Jérémie)

    Tristan (joueur, l'air de réfléchir) Hum, attends, attends, je cherche...

    Jérémie (même jeu) C'est que nous en avons tant. (regard complice à Cassandre) Tu n'es pas exclue de la partie. (la voit commencer à somnoler, prend une vois beaucoup plus feutrée alors) A moins qu'un petit somme ne soit plus tentant oui.

    En attendant les réactions de tous, ils écoutent avec curiosité la conversation autour du bar et de leurs curieux propriétaires. Tristan et Jérémie notamment sont happés par la profession de Salomé et son projet.

    Tristan. Médecin ? Un dispensaire ? Wow ! (son regard est alors très admiratif quand il se pose Salomé, il imagine l'érudition de cette femme, et les obstacles qu'elle a dû avoir sur son chemin) J'espère qu'vous y arriverez... Médecin ! Ça alors, et vous avez pas eu d'ennuis comme... femme pour vous faire respecter dans ce travail ? Z'avez été en faculté ? Et vot' famille elle a accepté ? Là d'où on vient c'est tellement... (il laisse sa phrase en suspend mais Jérémie sourit à Tristan et Salomé - la médecin lui avait déjà fait part d'une partie de son histoire, que lui aussi il avait admiré.)

    Lénius. (à Dante et Salomé; plus sérieux) Des... des ennuis ? Du style politique ? (il ne va pas plus avant, redoutant que le sujet ne les réjouisse pas trop mais se taira s'il ne souhaitent pas en causer plus que cela. Dans le même élan, son regard se porte vers Yunna qui semble peu familière au nom de Monbrina) Bourguignon ? Je ne connais pas... (un temps) Non, non, j'ai bien dit Monbrina.

    Jérémie. (franchement peu sympathique à l'encontre de ce que "Monbrina" implique pour lui) Le royaume d'où nous venons. (redoute que Yunna les prenne à nousveau pour des malades... il regarde Salomé et Dante un peu comme garants) Nous avons même eu jadis céans le sinistre passage du roi.

    Tristan (à la proposition de Dante) Oh ! Z'en avez de l'absinthe ! J'veux bien alors oui ! (regarde Lénius et les autres) Ça vous dit aussi ? (il rougit un peu lorsque Lénius évoque ses talents de danseur et de magicien, et plus encore lorsque Yunna l'invite à une démonstration... D'autant que Yunna est apparemment une grande danseuse, dans une troupe officielle. A côté, lui, avec ses petites gesticulations et ses tours... Il rentre légèrement la tête dans ses épaules et sourit.)

    Lénius. (applaudit) Mais j'espère bien alors que tous deux, vous nous donnerez un beau duo dansant ! (à Salomé et Dante) Y a-t-il possibilité de musique céans ? (tire sa lyre de derrière son fauteuil) Je la peux compléter !
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    Message par groskrox Mer 26 Avr - 17:25

    Le jeu de Lénius plut tout de suite à Yunna qui claqua des mains d’excitation.

    Yunna (songeuse) : oh certainement, mais quelle bêtise devrais-je choisir alors ? Le problème est que mon cerveau m’interdit formellement de m’ennuyer, alors plus jeune, vous comprenez bien que c’était un problème.
    Comme je l’ai déjà signalé, j’ai un talent particulier pour la disparition qui rendait ma pauvre mère furieuse, mais je crois bien que les pires bêtises sont celles que les autres ont fait pour moi. L’idée de pousser Mr. Svidrigailov, notre professeur de sport, dans la piscine, ç’avait été quelque chose, je ne l'avais jamais vu aussi rouge de colère. Et le pire, c’est que celui qui l’a fait ne m’a même pas dénoncé (fronçant les sourcils). Il a bien failli s’en prendre une d'ailleurs, j’ai un peu honte tout de même.

    Yunna sourit en remarquant la complicité qui liait Dante et Salomé, visiblement pour le meilleur, mais surtout pour le pire. Elle fut déçue d'apprendre qu'aucun des deux n'avait de valeur sentimentale vis-à-vis de l'endroit, mais fut au moins aussi ravie que Tristan d'apprendre que Salomé souhaitait ouvrir un dispensaire.

    Yunna (à (Salomé) : Un dispensaire ? (elle jette un nouveau coup d’oeil à la main de Dante et lui sourit) Avec votre talent, vous sauverez certainement de nombreuses vies. Voilà qui est noble de votre part.

    Yunna n’insista volontairement pas sur les ”ennuis”, ni sur ce qui avait besoin d’être ”apaisé”. Aussi, la façon dont Lénius sauta sur la chose lui déplut un peu. Elle se mordilla cependant la lèvre de contentement en entendant Salomé évoquer son intérêt pour le ballet.

    Yunna : Danseuse étoile, c’est encore plus pompeux que prima ballerina, je crois, très français ! Enfin, au moins, ça a le mérite de nous rappeler qu’il y en a des millions des comme nous. (Elle s’amuse de l’air compatissant de Salomé) Oui, il y a des sacrifices, mais qui n’en fait pas ? En tant que médecin, vous connaissez sans doute cette notion mieux que moi. (Elle lui effleure l’avant-bras dans un geste de complicité) Croyez-moi, je n’ai jamais fait aucun sacrifice auquel je n’ai pas consenti, aucun regret. Même si je finirais sans doute comme une petite vieille toute cabossée (elle fait un clin d’oeil à Dante et Salomé). J’espère que votre dispensaire sera ouvert d’ici là.

    Puis, elle écouta Lénius et Jérémie évoquer de nouveau Monbrina avec grand sérieux, un peu de tristesse même, et comprit qu’il valait mieuxne pas forcément creuser davantage la question.

    Yunna : Monbrina. Mon brie nah ! (elle rit intérieurement à sa propre farce, même si elle est minable) Facile à retenir comme nom en tout cas.

    Puis, voyant Lénius déjà sortir sa lyre et l’entendre évoquer un duo, Yunna éclata de rire, et s’assit volontairement sur le comptoir pour rappeler la longueur de sa jupe.

    Yunna : Moi, danser dans cette tenue ? Ah, coquin que vous êtes, vous avez envie de voir sous ma jupe, n’est-ce pas ? Je crains fort devoir passer mon tour pour cette fois, mais je serais honorée de voir ce jeune homme danser après un verre d’absinthe ou deux. (un clin d'oeil à Tristan) En espérant qu'il pourra toujours rouler droit bien sûr.


    Dernière édition par groskrox le Jeu 27 Avr - 11:06, édité 1 fois
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    Message par Gina M. Jeu 27 Avr - 9:32

    Spoiler:
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    Message par Salomé Wilde Sam 29 Avr - 22:20

    Pas mécontent que la conversation s'éloigne de sa prothèse, Dante avale une grande gorgée d'eau en écoutant Yunna.

    Salomé (amusée par l'aveu de Yunna): Cassandre est plutôt une spécialiste de l'ouverture intempestive des paquets de compresse... Et du gribouillage partout où elle peut.

    Dante (dans un grognement): Y compris sur les dossiers importants de ses parents. Pour ma part... J'étais plutôt un gamin bagarreur. Je ne pouvais pas rentrer de l'internat sans un bon bleu gagné contre un autre enfant. Je crois que ça exaspérait ma mère. Mon père... Il s'en moquait comme à peu près tout ce qui me concernait. Mais ma plus grosse bêtise, c'était vers mes douze ans... avec mes cousins nous passions l'été à la campagne dans une maison de famille. Je ne sais plus pourquoi mais ma petite soeur devait nous avoir suffisamment énervé pendant la journée. En plein milieu de la nuit, nous nous sommes relevés et... Elle portait toujours des tresses (se tourne vers Cassandre qui dort maintenant sur le fauteuil) un peu comme le petit monstre là-bas. Et on n'a rien trouvé de mieux que les lui couper pendant son sommeil. La punition a été terrible. J'ai été renvoyé à l'internat pour le reste de l'été.

    Salomé (entre amusement et dépit, secoue la tête à l'histoire de son mari): Je ne la connaissais pas celle-là... Je crois que ma plus grosse bêtise a été de voler le pistolet de mon père dans son bureau suite à un défit de mon frère. Ma mère m'a retrouvée avec. Elle était hors d'elle. Elle m'a confisqué tous les livres de sciences que j'avais. Heureusement, ils m'ont été rendus.

    Soudain, l'évocation de la médecine et du dispensaire semble attirer l'attention sur la jeune femme qui ne peut empêcher un rouge gêné de colorer ses joues. En la voyant soudain si mal à l'aise Dante, ne peut retenir un grand sourire. Il sait combien elle n'aime pas être le centre de l'attention, mais il doit bien avouer qu'elle mériterait de l'être plus souvent. Alors, pour une fois, il décide de la laisser affronter seul la rançon de la gloire!

    Dante ( pour Yunna avant de s'éloigner pour aller coucher Cassandre à l'étage): Elle est plutôt douée, en effet, pour rafistoler les vivants.

    Face aux questions de Yunna et Tristan, Salomé prend une grande inspiration, puis répond.

    Salomé: Ma mère serait horrifiée de savoir que je suis médecin maintenant... Mais elle est morte quand j'étais enfant, avant de commencer ma formation. Chez nous... je veux dire, avant que notre peuple ne soit décimé... les femmes ne travaillaient pas (marque une pause) ou du moins pas les femmes appartenant à la classe de mes parents... En vérité le fait même que je préfère les livres de sciences à la couture et aux bals, c'était difficilement supportable pour ma mère. Mais quand il a fallu fuir les combats, et que j'ai embarqué à bord de l'Endymion, Ezra (la voix de Salomé se brise sur ce nom. Elle lève alors les yeux au ciel, centant brûler à leurs coins des larmes soudaine. Après quelques secondes et une grande inspiration, elle reprend) Ezra m'a collée dans les pattes du médecin. Je ne pense pas qu'il se doutait que je finirai pas apprendre et devenir moi-même médecin. C'était surtout pour m'occuper et me savoir dans un endroit calme et sécurisé à bord... Un vaisseau plein d'hommes pas forcément recommandable, ce n'était pas vraiment le meilleur endroit pour une gamine de quatorze ans...

    La jeune femme finit sa phrase en haussant les épaules ne sachant qu'ajouter. Près du fauteuil, Dante a soulevé doucement Cassandre pour la prendre dans ses bras. Dans un demi-sommeil, l'enfant passe ses bras autour du coup de son père.

    Dante (en réponse à Lénius et avant de se diriger vers la porte à côté du comptoir qui mène à l'étage): On va dire ça comme ça. Disons, que certains employeurs tolèrent mal qu'on leur tienne tête... Nous avons perdu des amis très chers, il y a peu à cause de cela et allons attendre que ça se calme... évitez d'aborder le sujet avec Salomé.

    Dante relève la tête vers Jérémie l'entendant faire référence au roi.

    Dante (cynique): Nous avons su le recevoir...

    Au comptoir, Salomé sourit en entendant la réponse de Yunna.

    Salomé: Je ne peux pas vous promettre qu'il sera ouvert d'ici là, mais si c'est le cas vous y serez la bienvenue et je suis sure que vous aurez pleins d'histoires sur votre vie de danseuse à raconter! (A Lénius) Je serai ravie de vous entendre jouer.

    Dante s'éclipse alors pour aller coucher Cassandre à l'étage.
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    Message par Gina M. Lun 8 Mai - 0:53

    Spoiler:

    Lénius (rit à la bêtise que conte Yunna) Ho ho ho ho ! Magnifique ! Vous aviez déjà tout compris à la vie, ma chère ! Puis-je savoir par quelles armes parveniez-vous à convaincre ces servants de partir à l'aventure pour vous ? (regarde Cassandre, et en réponse à ce que dit son père de ses bêtises préférées) Déjà créative on dirait, hé. J'espère qu'elle aura envie de canaliser cela sur des toiles ou feuilles dans les années à venir, qui sait.

    Tristan avait ri a l’anecdote de Yunna, et souri à celle de Dante - pauvre frangine ! il fallait espérer que toute sa force n'était pas dans ses cheveux - mais le jeune infirme s'était montré particulièrement sensible à la "bêtise" contée par Salomé.

    Tristan (voix douce au fond de laquelle se loge une touche de plaisanterie, mais surtout de l'intérêt) Un pistolet et des livres de science. J'crois qu'ça en dit long. Et l'un contre l'autre... Mais j'crois deviner celui des deux que vous avez l'plus regretté - pas vrai ?

    En parlant ainsi, il glissa un regard vers des ouvrages - lui qui ne savait pas lire... quel trésor c'était là, et quelle tristesse de s'en faire confisquer ! Là-dessus, justement, Salomé détailla son passé en tant que femme de sciences et médecin, qui sut fasciner Tristan et Jérémie. Tristan écarquilla les yeux au récit. Bals, couture, études. Apparemment, Salomé était d'un haut rang social, avant des drames qui peignirent une mine bien plus réservée aux visages des deux invalides aussi bien que de Jérémie. Tristan ploya la tête, assez confus d'avoir ranimé par ces questions de douloureux souvenirs et de voir des larmes naître aux yeux de la médecin. Sa voix un peu maladroite tenta un simple :

    Tristan. On dirait qu'vot' passion pour les livres et la science a été salvatrice. Pour vous et tellement.

    Jérémie. (rebondit, au sujet des livres) Pas seulement "on dirait". C'est salvateur.

    Lénius. Je suis sûr que votre mère serait fière à présent. Et assez ironiquement, il semble qu'il faille de ces événements sinistres pour remuer les cases. J'espère d'autres femmes médecins après vous, et dans de meilleures circonstances.
    (il n'en dit pas davantage, suivant la recommandation de Dante, mais des affaires politiques, des trahisons, des bassesses... tout cela fait facilement flamber une lueur sinistre dans ses yeux plissés et aiguise son intérêt. Il grimace à de associations d'idées plus personnelles, mais aussitôt les chasse par une mine redevenue franchement légère) Oh ! Je n'ai point répondu pour ce qui est des bêtises ! J'en compte un vrai almanach ! J'en fais profession dans la rue ! Mais... de véritables bêtises de jeunesse, voyons... (il fait le tri dans sa mémoire, écartant ce qui évoquerait le château de sa famille) Oh ! Un classique fut de demander à un acolyte de suspendre en haut d'une porte un seau rempli de tout ce qu'il y avait de plus immonde pour accueillir un éducateur que je n'appréciais guère. Le châtiment fut cuisant, mais l'instant de révolte si savoureux. Ah oui ! Il y eut aussi cette fois où j'ai brisé un miroir pour avoir le plaisir de dire aux vaniteux qui étaient ainsi contraints à s'y mirer tant bien que mal, qu'ils me ressemblaient ! Que nous étions tous sur le même pied d'égalité !
    (à Jérémie) Et Monsieur la statue romaine ? A-t-il fait des bêtises ?

    Jérémie (après un petit rire un peu gêné, mais le visage détendu et un sourire mélancolique aux lèvres) Mes parents m'avaient bien grondés lorsque, à mes douze ans, nous étions allés en cachette avec quelques camarades dans la salle arrière de l'église. Nous avons commencé à imiter les membres du village. Pris dans le jeu, à mon tour, j'ai saisi un livre que j'ai commencé à déclamer en singeant le prêtre. Révélant ainsi que je savais livre - cela ne se devait pas savoir.

    Lénius haussa les sourcils, Tristan porta une main au menton, très intrigués. Un petit coup de coude donné à Tristan par l'autre invalide lui fait signe que son tour était venu.

    Tristan. (cherche un moment, puis amusé) J'avais fait des costumes de créatures surnaturelles, oh... avec du bric et broc, très sommaire... pour plusieurs copains-copines. Puis j'les ai invités à tous danser dans la cour de l'orphelinat. Moi, j'avais une longue robe avec des feuilles mortes. J'tambourinais sur un bol en fer pour la musique. 'Pparemment pour l'prêtre et l'dirlo, c'était une bêtise... En plus, c'était vendredi, j'avais complètement oublié sur l'moment...

    Tristan s'interrompit soudain. Lui et Lénius ouvrent de grands yeux aux remarques de Dante et Jérémie, qui firent comme sauter leur cœur dans la poitrine.

    Tristan. Non c'est pas vrai ! Le roi ici !

    Lénius. Par tous les diables mais comment cela ? (son visage s'est tordu de colère, ses yeux sont devenus bien moins sympathiques, vibrants et sournois à l'évocation du monarque, tandis que son buste tourné vers Salomé et Jérémie semble demander des détails)

    Jérémie (sobrement) Il était en voyage. Et ses idées ne furent pas de bon ton céans. (il laissera Salomé en dire plus si elle le souhaite, mais demeure surpris du changement brutal d'humeur de l'homme difforme)

    Tristan (tenant à subtilement faire diversion, se retourne vers Yunna qui venait de plaisanter, et ne peut s'empêcher de rire malgré le niveau de la blague. Mais c'est surtout sa profession qui le captive) Danseuse étoile... j'avais jamais entendu ça. Et... quels genre de sacrifices on fait pour arriver à ce niveau ? Là comme ça, ça s'voit pas en tout cas. (son corps est élancé, musclé, fin, mais nulle marque d'efforts violents. Tristan sait cependant bien qu'elles peuvent être invisibles)

    Les deux invalides auront salué Dante d'un signe de tête avant qu'il ne monte coucher la petite, à laquelle Lénius aura, malgré son revirement d'humeur encore prononcé, fait un "au revoir" de sa main la plus regardable.

    Jérémie (dans un demi-sourire, à Lénius et Tristan, en regardant Yunna) Il serait temps d'obéir à Madame non ? Vous nous devez une danse ! Et comme Salomé le dit aussi, la musique sera la bienvenue. (Tristan semble très timide, n'osant pas se dandiner devant la danseuse professionnelle. Jérémie l'encourage, avec un clin d’œil à Yunna) Eh bien ! Eh bien !

    Avec l'autorisation de l'assistance, l'homme difforme s'apaise, laisse un sourire gagner ses traits puis tire son instrument de derrière sa chariote. Il réfléchit un instant, puis rapidement ses gros doigts commencent à se promener de plus en plus rapidement et agilement sur les cordes de sa lyre. Le morceau était vibrant et savait surprendre dans ses grands écarts, tantôt grinçant, tantôt sensuel et profond. La voix formait elle aussi un curieux mélange - voix lyrique qui allait de l'adagio au vivace, parfois même riait en trémolos, hilarité et pleurs comme mêlés.

    Et là-dessus, bien qu'il n'avait pas pu avoir son absinthe mais n'insista pas, Tristan se sentit porté, et par les encouragements et par la musique. Il n'était plus timide lorsque son corps seul parlait. Et son corps chanta et peignit alors ! Il élança à un rythme fou les mains sur ses roues. Ses longs doigts attrapèrent ses deux couteaux fins et les fit tournoyer. Les armes tintèrent, dansèrent en un sifflement sonore à travers les airs, dessinèrent des cercles vifs dans lesquels elles semblaient devenir le prolongement de la silhouette féline qui tantôt donnait au véhicule de brusques impulsions, tantôt jouait des lames. Alors que Tristan tournait sans l'aide de ses mains, grâce à l'élan impulsé à son landau, il éleva ses bras et leur donna une courbe répondant à celle des roues, ne faisant qu'un avec son siège le temps d'un tableau éphémère.
    Ses doigts s'ouvraient, s'écartaient, se refermaient, avalant les couteaux avant de les laisser rejaillir comme des griffes. Il les lança enfin, ils vinrent se ficher dans des fentes repérées à des piliers au fond du bar. Ses courbes, ses hanches, son dos, son bassin et la musique le dirigeaient. Il y avait comme une ivresse qui galopait alors dans sa colonne et ses bras dont les mouvements lui procuraient un vif plaisir.
    Tristan alla récupérer les armes, pirouetta, fila, revint. Son dos plongea en arrière, traçant une courbe profonde, presque serpentine. Une par une, ses vertèbres s'enroulaient. Il apprécia le délié de chacune d'entre elles, les imaginant devenir une coquille à l'arrondi parfait ou une vague preste dans sa course. Puis le flux se redressa, ondoya au milieu des spectateurs. Le garçon coulait comme un filet d'eau entre les doigts.
    À son cou, sa croix et ses parures de la Terre sautaient, claquaient, tournaient au rythme de la lyre. Les pans de ses vieilles manches dansaient autour de ses bras. Les lentes vagues de ses muscles discrets sous sa peau se voyaient rehaussées tantôt par les premières gouttes de sueur, tantôt par la couleur ambre des lumières qui s'y peignaient lorsqu'il approchait d'une lampe.
    Il alla de plus en plus vite, si bien qu'on ne savait vraiment qui de Lénius ou de Tristan guidait l'autre. Il tournoya, plongea en avant, écarta ses doigts hérissés au sol, comme s'il les plantait dans la Terre et la buvait pour rejaillir de plus belle. Les gestes félins étaient devenus fauves, brusques, colorés. Et au bout d'une petite dizaine de minutes, musicien et danseur s'arrêtèrent tout d'un coup. Lénius s'inclina, suivi de Tristan. Ce dernier suait et riant, encore pris dans le fou mouvement.
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    Message par groskrox Mar 9 Mai - 14:01

    Yunna (amusée par l’attention de Lénius) : il suffisait de leur faire croire que j’étais une leader convaincante, j’étais très douée pour cela. Maintenant que je suis adulte, je crois que tout le monde s’est rendu compte de la supercherie. (Un petit sourire en coin en entendant l’histoire de Dante) ah oui tout de même, elle a de qui tenir.

    Yunna fut moins encline à rire à la bêtise de Salomé. Elle abhorrait absolument les armes à feu.

    Yunna : en voilà une idée bien stupide, je peux admettre que votre mère ait été terrifiée à l’idée que vous puissiez vous en servir. (se gratte la tête) Mon Dieu, j'ai presque l'air responsable, c'est effrayant.

    L’histoire de Salomé fuyant les combats arracha un élan de compassion à Yunna. Plus que son histoire, c’était la détresse évidente de cette jeune femme qui lui serrait la gorge. Plutôt que de parler et d’interrompre, plutôt que de donner son avis, elle se contenta d’une main sur l’épaule et d’une oreille attentive et silencieuse. Heureusement, Lénius rapporta rapidement l’attention sur lui-même sur une note plus légère.

    Yunna (grimaçant de dégoût comme si elle sentait le seau qui s’était renversé sur l’éducateur de Lénius) : Alors, si immondices il y avait, il va falloir nous les décrire. (levant les yeux au ciel, faisant le signe de croix orthodoxe) Pitié, dites-moi qu’il n’y avait pas vos propres déjections dans ce seau.

    Les bêtises de Tristan et Jérémie parurent moindres face aux autres même si Yunna pouvait deviner qu’elles n’avaient pas été sans conséquences.

    Yunna (ne s’adressant à personne en particulier) : Eh bien, il faut croire que nous avons été de vils enfants et qu’il faut surtout que Cassandre ne suive pas notre modèle.  

    Yunna claqua des mains d’excitation à l’idée de voir Lénius et Tristan leur donner un spectacle. Elle ne cacha pas son étonnement quand elle entendit la voix puissante, mais non moins sublime de Lénius. Il savait bien cacher son jeu. Derrière sa légèreté parlait une force artistique peu commune.
    Mais ce fut la danse de Tristan qui la plus impressionnante aux yeux de Yunna, ce jeu de danger entre le corps et ces couteaux. Elle ne se sentait pas complètement à l’aise, même si elle pouvait deviner qu’aucun des gestes de Tristan n’étaient laissés au hasard. Son agitation était visible à la façon qu'elle avait de faire claquer son talon, au point qu’elle dut poser sa main droite sur son genou pour en arrêter le mouvement. Effrayant et envoûtant. Tristan ne passait plus simplement pour une frêle créature, il était devenu un porteur de mort ; de ses gestes pouvaient se décider l’arrêt d’une vie dans l’assistance.
    Pourtant, au moment où les deux compères cessèrent, Yunna fut la première à applaudir, sa jovialité de gamine la rendant attendrissante pour certains, insupportable à d’autres.


    Yunna : merveilleux, c’était merveilleux. Mais surtout, ne m’apprenez pas à jongler avec ces choses, j’aurais peur de blesser quelqu’un.
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    Message par Salomé Wilde Jeu 11 Mai - 21:32

    Dante n'aura pas manqué de sourire à la remarque de Yunna avant de quitter la salle.
    Toujours assise près du comptoir, Salomé se mordille la lèvre inférieure, puis répond à Tristan.


    Salomé: Les livres bien évidemment. Le pistolet... nous lui portions une fascination morbide parce que dans notre petite tour dorée où les serviteurs veillaient à ce que jamais rien ne nous arrivent, il était synonyme de transgression... Chaque fois où je dois me servir d'une arme à feu, je repense à notre bêtise confondante. Une arme, ça n'a rien de beau ou d'héroïque.

    La rousse adresse un sourire penaud à Yunna lorsqu'elle sent sa main se poser sur son épaule après le récit de sa découverte de la médecine. Elle prendrait d'ailleurs bien un verre de whisky... Pour repousser loin d'elle certains souvenirs.

    Salomé (à Yunna): Il reste du whisky? J'en prendrai bien un peu... A condition que vous me promettiez que je ne doive recoudre personne d'ici la fin de la soirée... Parce que je vous assure que vous ne voulez pas avoir à faire à un médecin soûl! (puis pour Lénius) Je ne pense pas qu'elle serait fière de moi aujourd'hui... Nos relations étaient compliquées... Et puis, elle ne se remettrait pas de mon mariage... Mais elle appartient au passé. L'important aujourd'hui, c'est Cassandre. Et puis cette agréable soirée!

    Cette fois-ci, c'est un sourire franc et dénué de tristesse que la jeune femme adresse aux autres convives.

    Salomé (à la bêtise de Lénius): autant le seau d'eau c'était un classique...mais avec des immondices (elle fait la grimace)... Ne donnez pas de mauvaises idées à la petite tornade, par pitié! Par contre, je trouve le coup du miroir plein d'esprit! (puis pour Tristan) Une robe de feuilles mortes? Si elles avaient ces teintes  de feu de l'automne vous deviez avoir une magnifique parure! (Enfin pour Jérémie) J'espère que votre lecture ne vous a pas donné trop d'ennuis....

    Pas tout à fait surprise par la réaction de Tristan et Lénius, Salomé ajoute à la suite de Tristan.

    Salomé (levant les yeux au ciel): il a tout de même fallu que nous calmions les ardeurs de ses soldats qui s'en prenaient à Jérémie...

    La porte derrière le comptoir s'ouvre alors à nouveau et Dante revient avec sa bouteille d'absinthe et un paquet de cacahuètes. Passant derrière le comptoir, le contrebandier pose la bouteille sur la table ainsi que le paquet et cherche rapidement un verre et une coupelle.

    Dante (à tout le monde): J'ai remonté de quoi grignoter pour ceux qui voudraient accompagner leurs verres.... (puis à Tristan) J'ai cru que je ne la retrouverai pas cette bouteille! Vous la voulez flambée votre absinthe?

    Avant qu'il n'ait obtenu une réponse, Lénius entame son champ. Il ne peut pas dire qu'il n'y ait pas sensible. la profondeur de la voix, son timbre éveille en lui un sentiment d'admiration, peut-être un vieux souvenirs de l'époque où il chauffait encore les bancs du Grand conservatoire du Lys... Quoiqu'il en soit, de l'autre côté du comptoir Salomé est aussi touchée et son émotion redouble lorsque la danse de Tristan commence. Cette danse envoûtante n'est qu'urgence et sans cesse menace de se transformer en quelque chose de bien moins poétique. Quelque chose d'étrange se joue dans cette beauté dangereuse. Pourtant Salomé choisit de ne conserver en son coeur que la beauté du tableau qu'offrent Lénius et Tristan. Ce genre de moment de moment de contemplation artistique, lui sont rares, tout comme à Dante. Les applaudissements de la rousse se mêlent bientôt à ceux de Yunna.

    Salomé (transportée par le spectacle): C'était magnifique! Par contre s'il vous plait, ne montrez pas vos couteaux à Cassandre... Lénius, accepteriez-vous de chanter à nouveau pour Cassy, quand elle sera réveillée... Elle adore la musique. D'ailleurs, comment s'est formé votre duo? Comment vous êtes-vous rencontrés?
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    Message par Kean Mar 16 Mai - 22:00


    Lorsqu'elle pousse la porte du salon, Enora est surprise des applaudissements qui, bien sûr, ne lui sont pas adressés, mais la font sourire tout de même. Elle se retourne avant d'entrer totalement, et tire la main de son époux, moins emballé par l'idée de passer une soirée ce lieu insolite dont elle lui a savamment rabattu les oreilles.


    Enora (à Léandre) : Bah, tu vois ! Ton ivrogne de frère n'est pas là !

    Puis la jeune femme aperçoit Salomé, Dante, et Jérémie. Son visage s'illumine tandis qu'un sourire dessine de profondes fossettes sur ses joues. Elle traverse la salle avec entrain, traînant le pauvre Léo derrière elle et faisant murmurer la tulle et la soie de sa robe qui cintre haut sa taille à la façon des coupes édouardiennes. Dans le mouvement général, elle applaudit Lénius et Tristan.

    Enora : Oh, ne me dites pas que l'on vient de manquer la représentation !

    Léandre profite que sa femme soit occupée pour s'approcher du bar. L'agitation de l'assemblée ne le met pas tout à fait à l'aise, le pose à contre-temps. D'un geste distrait, il aplatit ses cheveux épais sur son crâne, comme s'il pouvait espérer camoufler sa fraternelle ressemblance. Passer dans un bar après Andrea était rarement une bonne idée lorsque votre faciès vous désignait comme un parent. En parlant de faciès, son œil se heurte à l'architecture illogique du corps de Lénius et s'y trouve un instant comme terrifié. En particulier par cette main difforme qui lui rappelle ces histoires de korrigans qui perdent les voyageurs sur la lande et les enfants dans la forêt. Il se sent vite stupide de penser à cela. Mais plus encore quand il se rend compte qu'il a commencé à aligner les verres vides qui se trouvaient à portée de sa main, attendant qu'on se décide à faire la vaisselle.
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    Message par Gina M. Mer 17 Mai - 9:29

    Spoiler:
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    Message par Gina M. Mer 17 Mai - 23:10

    Quoique plus discret que ses voisins, Jérémie applaudit la prestation de Lénius et Tristan. La musique de l'homme difforme l'a transporté, quoiqu'il ne l'a pas montré. La danse de Tristan, sublime, vive et fauve, lui a cependant imprimé une certaine gêne. Tant de présence de ce corps, tant de sensualité. Jérémie n'a jamais vu ni connu cela.
    Et justement, les deux invalides s'inclinaient encore et remerciaient chacun pour leurs compliments, lorsque deux autres personnes entrèrent dans le bar. Jérémie les salua d'un hochement de tête - avec un léger sourire en reconnaissant Enora. Qui est l'autre homme toutefois ? Peut-être un autre membre de la famille, voire son mari. L'individu difforme pour sa part leur adressa un large sourire sans complexe, et prit un malin plaisir à les saluer précisément de sa main particulièrement immonde, lorsqu'il eut capté les regards horrifiés de l'homme à l'encontre de son membre grotesque.
    Tristan était encore tout aux effets de sa danse qui s'achevait à peine, lorsqu'il salua les deux nouveaux arrivants d'un sourire très engageant. Cependant, aucun mot ne sortirent de sa bouche : quand son corps ne chantait plus, quand il ne grattait plus la Terre ou y puisait, quand il ne se jetait pas tout entier dans ses courbes vertigineuses, il retrouvait sa timidité en matière de paroles. Sa poitrine se soulevait encore au rythme soutenu de la musique, ses couteaux étincelaient dans ses doigts, ses joues et sa gorge étaient encore humides de sa transpiration. Tristan remit en ordre ses habits sur ses épaules et réajuste ses nombreuses breloques. Il tiqua un peu à l'attitude de Lénius - pourquoi donc jouait-il tant à enfoncer le clou et à se faire mépriser...


    Tristan (à Yunna) Merci. Et vous inquiétez pas, pour les couteaux... (il les range, conscient, à l'instar de la jeune femme, que dans sa danse il porte la mort - d'une façon qui lui est même parfois mystérieuse à lui-même. Puis, à Salomé) Bien sûr, vot' petite ne verra pas ça. (à Enora, désolé, ses joues rougissant un peu) Oh, on vient d'finir, si... J'suis désolé. (petit sourire, mais très timide à la vue de la haute tenue de la dame très certainement noble, et de celui qui était probablement son mari, qui ressemblait d'ailleurs bien à l'homme au violoncelle venu plus tôt) Mais dès que j'me serai un peu repris, et si Lénius veut bien, il rejouera et j'danserai pour vous.

    Lénius (large sourire, à Salomé) Mais avec plaisir ! Quand Cassandre se réveillera, j'irai volontiers jouer pour elle !

    Les deux invalides s'entre-regardèrent lorsque la jeune femme médecin leur demanda de conter leur rencontre. Que dire ? Tristan n'était pas fier de cette rencontre. Il avait volé des pommes et, tandis que des gendarmes l'avaient arrêté, Lénius était venu à son secours - solidarité d'invalides. Sans l'intervention de Lénius, le garçon aurait eu droit au pilori et aurait une oreille en moins... Oui, Tristan n'était pas seulement un danseur. Lorsque même l'art ne pouvait nourrir son homme, il chapardait. Il ne voulait pas que cela se sache.

    Lénius. Oh, disons que j'ai donné un coup de main à Tristan, un jour dans la rue. Et depuis, on ne s'est plus quitté. (ils passent leurs bras à leurs épaules, puis Tristan picore quelques cacahuètes amenées par Dante)

    Tristan (à Dante, dégustant l'absinthe qu'il venait de lui amener) Il est très bon ce vert, merci beaucoup ! Non merci, pas besoin d'la flamber. (il manipule son verre avec des gestes alertes et déliés, l’œil pétillant et félin)

    Lénius éclata de rire à la plaisanterie de Yunna quant à sa responsabilité, lui adressa un clin d’œil et se racla la gorge, avec une parodie de fierté, pour répondre à sa question quant au contenu du seau :

    Lénius Oh ! A dire vrai, il est plus que probable que mes excrément faisaient partie du lot, je n'en sais rien, nous avions pris sans réfléchir les pots de chambre les plus proches et qui n'avaient pas encore été vidés par les... ("les esclaves", mais Lénius se retint. Tous érudits et avancés qu'étaient ses parents, Lénius n'assumait pas du tout le fait que sa famille avait possédé des esclaves) pas encore vidés. (il sourit avec un fond de mélancolie à la remarque de Salomé quant à sa plaisanterie avec le miroir brisé.)

    Jérémie. Je trouve cela très beau aussi. Vous êtes fort inventif.

    Tristan (au compliment de Salomé quant à la robe de feuilles qu'il s'était composé jadis et qui lui avait valu des coups et des "déviants", "invalide démoniaque" crachés par les éducateurs de l'institut) Merci. 'Faut croire qu'ça avait été réussi oui. Assez pour attirer à c'point l'attention héhé.

    Jérémie (une seconde, l'air grave et l'oeil un peu perdu lorsque Salomé l'interroge quant à la lecture) Avec le recul, non. Comme vous le dites, un livre est bien plus beau et salvateur qu'une arme. Et cette lecture m'a sauvé, fait grandir, soutenu toujours dans le pire. (petit sourire un peu froissé) Mais sur le moment oui, les ennuis auprès du voisinage n'avaient point manqué. Et je me souviens encore du visage défait de ma mère. Du secret éventé, des questionnements et des vexations des familles alentour. (balaye cela d'un geste de la main) Oh, tout cela n'est plus rien. (son visage se fait plus ouvert, une lueur de bonheur et de fierté ranime ses larges yeux noirs)

    Jérémie se tendit, son dos droit et raide, son visage impassible, lorsque Salomé rappela les tristes exploits des soldats du roi à son encontre. C'était humiliant. Et cela ramenait le spectre de ce qu'il avait été - et était encore quoiqu'il s'en cachait. Non, il n'était plus ce corps servile. Il avait changé. De nom. De costume. D'environnement. Il adressa un discret regard encore reconnaissant à Dante et Salomé, à ce souvenir de la manière dont ils l'avaient protégé. Mais pourvu que personne ne pose davantage de questions.
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    Message par groskrox Jeu 18 Mai - 14:27

    Yunna s'empara de la bouteille et en servit un verre à Salomé.

    Yunna (à Salomé) : mais ma chère, vos désirs sont des ordres ! (elle hésite) Avec ou sans glaçons ? (un clin d’oeil à Salomé) M’est avis que votre preux chevalier sera là pour vous raisonner bien avant que vous n'ayez le cerveau complètement atrophié par l’alcool.

    En entendant Salomé parler de sa mère, Yunna pensa à la sienne et à leur complicité. Elle était chanceuse d’avoir eu des parents aimants qui l’avaient toujours supportés dans ses moindre choix, mais connaissait aussi bien l'effet du rejet d’un proche déçu.

    Yunna : les gens changent. Vous savez l’amour, ça peut aigrir une personne autant que ça peut la transformer. Vous avez pris les décisions qu’il fallait. Vous avez bien raison de profiter de cette soirée si riche en rebondissements !

    À ces mots, la porte s’ouvrit à nouveau pour le plus grand plaisir de Yunna. Une femme à nouveau. Yunna se mit à compter mentalement : Dante, Jérémie, Lénius, et Tristan. Face à Salomé, Cassandre, cette ravissante jeune femme qui venait d'entrer et elle-même. Une larmichette vint poindre au creux de ses yeux : la parité était enfin achevée en ce lieu, l’équilibre du monde était rétabli. Mais voilà qu'un homme venait à sa suite. "Ah non, le voilà qui a tout gâché !" pensa Yunna.
    Toute son attention fut portée sur Enora, son dynamisme et sa jovialité, et diantre, ce sourire ! Yunna était déjà conquise. Elle s'autorisa néanmoins un regard à l'homme beaucoup plus introverti qui lui rappelait un modèle d'Andrea qui aurait oublié sa mauvaise humeur à la maison. Il était drôle d'ailleurs avec son âme d’enfant, terrorisé qu'il était par la pince de Lénius. Yunna, ne voyait rien d’anormal dans la morphologie de celui-ci, aussi ne comprit-elle pas la peur de Léandre et trouva cela même mignon.
    À la déception d’Enora, Yunna ne manqua pas d’ajouter :


    Yunna : ah malheureuse, vous avez tout raté. à croire que quelqu’un vous en veut là-haut ! Mais venez donc vous réconforter avec un verre de whiskey, vous oublierez rapidement ce contretemps.

    Entendant Lénius et Tristan se proposer pour une nouvelle représentation plus tard dans la soirée, elle ne manqua pas d’ajouter :

    Yunna : mais ils sont vraiment merveileux ces deux-là. Rappelez-moi, quels sont vos défauts déjà ?

    Quand Lénius confirma avoir usé d'excréments, Yunna tira la langue de dégoût :

    Yunna : ah oui, voilà le défaut de fabrication : vous jouez avec votre caca.

    Elle ne manqua pas de remarquer que Lénius avait volontairement omis un mot dans sa phrase, mais fit comme si elle n’avait rien entendu.
    À la remarque de Jérémie à propos du miroir, elle se sentit obligée de remarquer :


    Yunna : c’est aussi une blague un peu moins salissante !

    Son regard se porta sur Léandre qui s'était mit dans un coin et paraissait obsédé par l'alignement des verres sales.

    Yunna (se penchant vers Enora, sur le ton de la confidence) : dites, il est toujours comme cela votre ami ?

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