par groskrox Lun 6 Aoû - 19:21
A l’évocation de la cornemuse, les yeux de Yunna brillent, mais Alyosha met fin à cela aussitôt :
Alyosha (à Caleb) : ne lui donnez pas de mauvaises idées.
Elle dit cela sur le ton de la plaisanterie, mais quelque chose en elle s’inquiète des proportions que va prendre cette idée quand elle aura germé. Par pitié, qu’il ne lui prenne pas l’idée de vouloir faire du cor ou de la trompette.
En entendant Dante ronchonner à propos de l’énergie de Yunna, Alyosha répond autant à Dante qu'à Salomé :
Alyosha : mais voyons, elle est parfaite comme elle est votre petite fleur ! Vous savez, les enfants grandissent à leur manière. Voyez mon fils, c’est tout le contraire de Yunna. A son âge, il était déjà plus autonome. Il a ses problèmes ça oui, mais il ne faut pas lui courir après, parce qu’il est en train de faire des bêtises quand vous avez le dos tourné. (En plaisantant) Faites des enfants qu’ils disaient ! Ah, être parent, ce n’est pas de tout repos.
Yunna suit Cassandre qui s’est déjà installée et est en train de tranquillement manger sa part. Elle attend un instant qu’on lui dise quoi faire, puis voyant que Cassandre mange tranquillement, elle s’installe à son tour et prend une assiette pour manger une part de pain perdu. Elle l’engouffre même et répond en mâchonnant à Cassandre :
Yunna : à quatre ans décha ? Moi, ch’ai appris à chij’ ans, t’es forte (elle avale le morceau qui l’empêche d’articuler). Tu peux déjà lire des histoires, c’est cool ça ! Tu connais celle de Casse-Noisette ?
Il semble évident à Yunna que Cassandre n’est pas très causante, alors elle décide de continuer la conversation sans attendre sa réponse.
Yunna (sans s’arrêter) : C’est l’histoire de Clara et elle fête Noël et elle a un Casse Noisette et son Casse Noisette, il va tuer le roi des rats et en fait le Casse Noisette, c’était un prince et ils se marient. Mais en fait, c’était un rêve.
(Plus calmement) A l’école, les grands ils répètent Casse-Noisette, ils sont super forts (Elle prend l’assiette vide, la retourne et se la met sur la tête). Ils s’entraînent pour la danse chinoise. T’as déjà vu des vrais chinois ?
Elle se sent obligée de se tirer les yeux pour les brider. Et lorsque ses mains lâchent l’assiette, elle tombe de sa tête et se fracasse contre le sol.
Alyosha : YUUUUUNNNAAA !
Yunna : euh… C’était un accident ! ajoute-elle en faisant fonctionner son cerveau à toute vitesse pour trouver comment réparer magiquement l’assiette. Elle regarde Cassandre en espérant qu’elle aura une idée aussi rapidement qu’elle a appris à presque lire.
Alyosha met sa main devant la bouche au moment où elle a hurlé de sa voix rauque, déjà bien attaquée par la cigarette. Elle l’a fait par automatisme et a honte de s’être emportée.
Alyosha (bredouillante) : pardonnez-moi, mais... Une seconde de répit et elle est déjà en train de faire n’importe quoi !
Dans une autre circonstance, elle se serait levée pour tirer les oreilles de Yunna, mais en voyant Dante s'exécuter sans adresser un mot à qui que ce soit, elle hésite. Salomé n'a pas bougé non plus. Elle se rassoit en songeant qu’elle n’est pas chez elle. Il est après tout l’homme de la maison, c’est sans doute à lui de s’occuper de la situation. Et puis, il a l’air d’une personne calme et raisonnée.
Alyosha (à Salomé, en fouillant dans son portefeuille) : impossible, elle est impossible. Nous allons payer pour les dégâts, non, j’insiste. (Elle tire un billet de mille roubles et le tend à Salomé) Prenez, c’est en dédommagement.
Si Salomé refuse, elle insistera jusqu’à ce qu’elle accepte ou le lui glissera discrètement sur le comptoir. C’est une affaire d’honneur pour elle.