par Kean Ven 12 Aoû - 17:22
David partage, par contamination sociale, la tension soudaine de Jérémie lorsque le roi paraît de nouveau. Le jeune garçon n'a jamais été jusqu'à présent confronter à une figure estimée royale, et il lui apparaît soudain que cela revêt plus d'un danger. Ses yeux suivent les mouvements du souverain dont l'apparence avait sans doute été taillée pour le rôle avec quelque chose de l'ordre de la méfiance et de la fascination. Puis il reprend, sur le même ton que Jérémie.
David : Je crois qu'à partir du moment où l'on considère une personne comme un rôle et non un être humain, c'est malsain. Et en oui, rois et bouffons sont en ce sens là de la même espèce. Oh, donc... le peuple veut jouer au même jeu. Mais pas pour les mêmes raisons... Je ne sais pas vraiment pourquoi on a tant besoin d'une norme. La Nature elle, n'en a pas, pourquoi s'échiner à en lui inventer une. Bref. De mon temps, on met en avant des gens débiles. Ou qui jouent à être débiles. Le plus débiles possibles, jeunes. Faut paraître, avoir la plus jolie coquille même si elle est vide, puis avoir le dernier mot, faire sa loi, faire des scandales, montrer qu'on est pas n'importe qui - quitte à en devenir n'importe quoi. Puis voilà, les gens regardent pendant des heures. (Une certaine lassitude envahit ses paroles, mais la curiosité rallume son regard lorsque Jérémie aborde le thème de l'écriture) Oh, tu écris aussi ! Quoi donc ? De la poésie ? Je serai très curieux de lire !
L'intensité du regard de Jérémie ne fait qu'attiser la sincérité profonde et le respect de celui de David. Puis il écoute l'échange entre l'esclave et Silver en se surprenant à rêver de voyage. Mais sa rêverie à peine entamer, il est ramener à la réalité par l'adresse houleuse qui commence entre le Gribolt et le roi. Il pressent lui aussi que les choses pourraient bien mal tournée, il est très loin de chez lui ici, et il a vu les hommes en arme qui accompagnaient le souverain de Monbrina. La femme noble qui accompagnait le violoncelliste, capable d'imposer une calme autorité par sa franchise était elle partie, et il ne restait à ses yeux que Dante et Jérémie pour tout garant d'une paix relative. Après réflexion, et d'après la stature des deux concernés, c'était déjà assez engageant.
De son côté, Andrea se rassure de l'échange entre le barman et la sorcière. Pour lui aussi, elle possède quelques phrases sorties des interstices dont elle semble être la maîtresse. Mais le retour du roi (popopo) détourne son attention de Dante et de Soledad, et lui arrache un sourire acide. Andrea reprend alors son violoncelle et gratter quelques notes parodiant une marche martiale.
Soledad n'accorde aucun regard à Dante, mais reprend, pensive.
Soledad : S'il eut été un fils, l'auriez vous baptiser Noah ou Gabriel ? Les noms ont, sur ceux qui le portent, le pouvoir qu'on leur donne, savez-vous. (Après un temps, ne voulant pas affoler le jeune père, elle étire ses bras et son sourire en ajoutant) N'ayez crainte, son destin sera différent de celui de votre sœur et du votre.
La sorcière avise ensuite le roi Gérald qui redescend, suit d'un regard brûlant d'amusement sauvage le début d'altercation et l'usage peu flatteur du violoncelle. Le roi essaye de maintenir son image. Elle s'esclaffe bruyamment de ces jeux, de cette tauromachie qui se dessine. Les rois, ils faut les secouer un peu, il est vrai ! Surtout, qu'ils ne pensent pas pouvoir échapper au pouvoir des ombres !
A l'étage, Enora acquiesce aux indications de Salomé et la remercie d'un chaleureux sourire.
Enora : Non, c'est très bien comme cela merci ! Vous devriez aller coucher votre petite.
Elle adresse un regard attendri à Cassandre, puis se sépare poliment de sa mère après lui avoir souhaiter la bonne nuit.